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SAMARA — SAMAKINE

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qui revêt un caractère désertique, la couche de terre noire affleure à peine le sol. Le sable prédomine partout. La plupart des cours d’eau se trouvent aussi dans la portion septentrionale de la province ; ils appartiennent tous au bassin de la Caspienne et viennent grossir soit la Volga, soit la Kama. Le grand fleuve russe, la Volga, borde la province sur une étendue de près de 1.000 kil. Les forêts, assez vastes, se trouvent également dans la partie N. de la province ; leur exploitation et les travaux de charronnerie occupent une bonne partie de la population. Le S. de la province manque totalement de végétation forestière. L’agriculture trouve, par contre, sur toute l’étendue de la province, un terrain très favorable, au total, près de 11 millions d’hect. ainsi répartis : propriété des paysans, G millions et demi environ ; propriétés particulières, 2 millions 800.000 ; domaines de l’Etat, 2 millions La région est également fort propice pour les cultures maraiehères, et l’on n’y récolte pas moins de 180 millions de kilogr. de pommes de terre par an. soit une moyenne de 4.800 kilogr. par hect. semé. L’élevage forme également une importante branche des richesses du pays, et on y compte dans les années moyennes, plus de 3.500.000 tètes de bétail, dont près d’un million de chevaux, autant de bêtes à cornes, 1.600.000 moutons, chameaux (18.000), etc. L’industrie, par contre, est presque insignifiante, environ 1.200 usines et manufactures, avec 7.000 ouvriers produisant une moyenne de 13 millions de roubles par an. La petite industrie (Koustarniy promisl) est limitée à la fabrication de quelques articles en bois et à la charronnerie. La pèche occupe bon nombre de familles riveraines de la Volga. Le budget du gouvernement est de (380.000 àTOO.OOO roubles ; les impôts directs, 3.300.000 roubles ; indirects, près de 6 millions de roubles. Au point de vue administratif, le gouvernement de Samara est partagé en 7 districts (ouzieds) d’inégale étendue Samara, Bougoulma, Bougourouslan, Bouzoulouk, Nikolaevsk, Novoouzensk (38.000 kil. g.), Stavropol (11.000 kil. q.). Le nombre des lieux habités du gouvernement de Samara est de 4.200, dont 8 ayant rang de villes. Le climat de la région est purement continental. A Samara, la moyenne de l’année est de 5°,1. Moyenne du printemps, 5°, (j ; del’été, 19°, 9 ; de l’automne, 1°,4 ; de l’hiver, — 9°, 5. Le fleuve, près de Samara, est pris de glaces dans le commencement de décembre ; la débâcle a lieu vers le milieu d’avril. En général, la province jouit d’une température saine, plus agréable toutefois dans le Nord que dans la partie méridionale où les variations sont plus brusques, les chaleurs torrides et les froids accompagnés de violentes bourrasques.

P. Lemosof.

SAMARAN. Corn, du dép. du Gers, arr. de Mirande, cant. de Masseube ; 254 hab.

SAMARANG, SEMARANG. Ville maritime des Indes Néerlandaises, sur la côte N. de l’ile de Java, au bord de la mer de Java, comprise entre Java, Sumatra, Bornéo et Célèbes, à 410 kil. E.-S.-E. de Batavia, sous 0° 58’ 2" lat. S. et 108° 5’ 11" longit. E. 75.000 hab. Reliée par chemin de fer à Sourakarta, qui est une gare de la ligne de Batavia à Sourabaya et mise ainsi en relation avec les trois grandes villes de Java. Elle-même très importante, commercialement parlant, et, à ce point de vue, seconde ou troisième cité de l’ile, après Batavia et peut-être Sourabaya : au siècle dernier, elle l’emportait même en trafic sur ces deux places marines. Cette activité des échanges explique la présence à Samarang de plusieurs milliers d’Européens et d’une foule de Chinois, à côté des dizaines de milliers de Javanais. Chacun de ces trois maitres éléments de la population vit à part des deux autres ; les Hollandais et Européens habitent les villas, les hôtels du quartier deBodjong, plus élevé, moins chaud, plussalubre que les autres. Malheureusement, Samarang n’a pas de véritable port, les vaisseaux ancrent à 2.500 m. en mer, et s’ils sont de très grand tonnage, de ceux qui demandent H m. d’eau sous leur quille, ils doivent s’arrêter à 8 kilde la rive. Exportation de sucre, de café, d’indigo, de tabac. La résidence ou province de Samarang, pays de volcans de 2.000 à 3.116 m. (au Merbaboa) et de vallées et plaines de la plus riante fécondité, couvre 5.187 kil. q.. sur lesquels le recensement de 1880 a reconnu 1.412 335 hab., soit 272 personnes par 100 kil. q., extraordinaire densité qui doit s’être fort accruede 1880 à 1900, Java étant le pays de la terre où la population se développe le plus vite, en dehors de toute immigration et de toute industrie. Sur les 1.412.335 individus, on comptait près de 4.000 Européens, 20.000 Chinois et beaucoup de Malais. 0. Reclus.

SAMARCANDE (V. Samarkande).

SAMARE (Bot.) (V. Eruit, t. XVIII, p. 218). S A M A R I E . Ville de la Palestine ancienne. Elle fut érigée à la dignité de capitale du royaume d’Israël (dix tribus) par Omri, qui considéra sans doute qu’elle pouvait être défendue plus avantageusement que Thirsa (ou Thersa), sa résidence habituelle. Il y éleva, en conséquence, une forteresse, destinée à la mettre à l’abri des compétitions de cette époque troublée. Samarie conserva sa situation jusqu’à la destruction du royaume (722 av. J.-C). Elle semble s’être relevée de ses ruines et jeta, de nouveau, un vif éclat au temps d’Hérode le Grand, qui l’embellit par de fastueuses constructions et lui donna, en l’honneur de l’empereur Auguste, le nom grec de Sébasté (en latin Augusta). C’est sous ce nom qu’on retrouve aujourd’hui l’antique capitale réduite à la condition d’un misérable village, mais où se rencontrent encore de curieuses ruines de l’époque chrétienne, Samarie-Sébastyéh est à deux heures de route de Sichem-Naplouse. dans la direction du N-O.

SAMARINE (Vouri Eéodorovitch), publiciste russe, né en 1818, mort à Sclurneberg, près de Berlin, le 31 mars 1876. Issu d’une riche famille, il entra, après de sérieuses études dans l’administration (1845). Adjoint à la commission chargée de reviser l’organisation municipale de Riga (1847), il publia un livre sur la vie sociale de Riga et un autre sur la situation des provinces baltiques qui lui valut 10 jours de forteresse et son envoi à Simbirsk. Il quitta l’administration en 1852. Il avait débuté dans la littérature en 1844 par un livre sur deux des collaborateurs ecclésiastiques de Pierre le Grand : Stéphane Yavorski et Féof’ane Procopovitch. Dans son esprit, ce travail n’était qu’un fragment d’une oeuvre considérable où il devait étudier le développement des tendances politiques et nationales de la Russie moderne : en attendant, il cherchait à pénétrer les idées religieuses de ces deux prélats. Par là, le jeune écrivain manifestait déjà cette direction d’esprit qui devait le conduire dans la société des Kiriéevski, de Khomiakov, de Valouiev et des Aksakov, et faire de lui un slavophile convaincu. Une fois en relation avec le groupe de ces écrivains, il les aida par la plume et par la parole. Il prit paît à la rédaction de la revue qu’ils fondèrent en 1856 sous le tire de : VEntretien russe. Au mois de mars 1859, il fut invité par l’empereur Alexandre II à faire partie, en qualité d’expert, de la Commission chargée d’élaborer le projet d’émancipation des serfs qui devait aboutir à l’oukase d’affranchissement de 1861 . Là, en compagnie de Nicolas Miloutine et du prince Tcherkasky, il combattit ardemment en faveur de la grande réforme, qui s’encadrait si bien au milieu de ses rêveries d’un nationalisme mystique, et qui venaient imprimer le cachet de vérité à ses théories sur la commune russe. Lorsque, deux ans plus tard, Miloutine fut chargé par Alexandre II d’étudier les réformes agraires qu’il convenait d’introduire dans la Pologne révoltée, Samarine accompagna son ami, et prit une part active à la rédaction de son projet (1 863-6 i). l’n peu plus tard, il se remit à étudier les provinces baltiques, dans lesquelles il rêvait d’introduire, au profit du peuple, une révolution agraire analogue à celle qui venait de s’opé-