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SAN RLAS — SANCERRE

suit étroit et n’ait pas plus de i m. do profondeur à marée basse ; c’est le port le plus important de la cote 0. après Ma/atlan et Acapuleo. L’ancienne ville espagnole, située à quelque distance de la mer, n’est aujourd’hui qu’un amas de ruines envahies par une végétation puissante. La ville actuelle n’est pas visitée par le vomito negro ; mais, après la saison des pluies, les fièvres paludéennes forcent les habitants à se réfugier à Tepic. L. Mu. SAN BLAS (Golfe de). Kchancrure, sur la côte atlantique de l’isthme de Panama, qu’elle réduit à sa plus faible largeur : 150 kil. Le golfe est ouvert à l’E., et fermé au N. par la pointe San Bios et la chaîne d’ilôts appelés les Muletas. La largeur de l’isthme est encore réduite à cet endroit par le cours du rio Bayano, qui se jette en face dans le Pacifique. Aussi a-t-on songé à en faire le lieu de percement du canal interocéanique. Mais les explorations de MoriU Wagner, Mac Dongal, Selfridge, Wyse et Armand Reclus ont démontré que la montagne était trop haute et les roches trop dures. L. Mu.

SAN BLAS (Baie de) ou de T0D0S los Santos. Baie formée par l’Atlantique sur la côte de Patagonie, entre les embouchures du rio Colorado et du rio Negro, et formée d’une série d’indentations : la baie Union, la baie Anegadti, la baie de San Blas proprement dite. L’ensemble est ferme du côté de la mer par une série d’iles et de bancs, et la profondeur de 24 m. qui persiste jusqu’au fond des baies peut contribuer à en faire un excellent port. SAN BON ou SAINT-BON (Pacoret, comte de), amiral italien, né en Savoie, mort le 26 nov. 1892. Il se distingua à Lissa. Contre-amiral et ministre de la marine de 1871 ! à 4876, il mit sur le chantier des navires de guerre d’un type nouveau et de dimensions inusitées (V. Marine, t. XX11I, p. 171 et suiv.) s’engageant dans une voie où les autro puissances le suivirent. Il eut de vives polémiques avec ses successeurs Brin et Acton, devint viceamiral, préfet maritime de Naples et fut rappelé en févr. IN !) :> au ministère de la marine.

SAN CASCIANO. Ville d’Italie, prov. de Florence, sur la r. dr. de la Pesa et le chem. de fer de Florence à Sienne ; 3.000 hab. Henri VII y campa en 1313. — Le même nom est porté par une petite station balnéaire de la prov. de Sienne, près de Montepulcianio (eaux sulfureuses et ferrugineuses).

SAN CATALDO. Ville d’Italie (Sicile), prov. de Caltanisetta ; 13.000 hab. Mines de soufre, huile. Reliques de saint Cataldus, évèque de Tarente.

SAN CE. Corn, du dép. de Saône-et-Loire, arr. et cant. de Mâcon (N) ; 525 hab.

SANCERGUES. Ch.-I. de cant. du dép. du Cher, arr. deSancerre ; 1.098 hab.

SANCERRE (Noviodunum Bituricum ? Gordonis Caslrum, du vin au xn e siècle ; Sancerrium, Sinceriwn, Sancerra, Sincerra ; Sacrum Cœsaris, depuis le xm e siècle, et quelquefois Saxiacum). Ch.-l. d’arr. du dép. du Cher ; 3.301 hab. Stat. du chem. de fer de Paris à Lyon par le Bourbonnais. La ville est située à 306 m. d’alt. au-dessus du niveau delà mer, sur une montagne isolée, se rattachant aux collines du Sancerrois et dont le sommet domine le niveau de la Loire de plusieurs centaines de mètres. Sancerre se trouve à environ 2 kil. de la rive gauche de la Loire, près du confluent de la Vauvise, du canal latéral de la Loire et à la dislance de 43 kil. N.-E. de Bourges. Tribunal de première instance. Collège communal. L’activité commerciale a presque exclusivement pour objet les produits agricoles : céréales, chanvre, vins et bestiaux. Filature de laine. — La ville s’étage irrégulièrement, sur la pente la moins escarpée, située au S.-O., depuis la base de la colline jusqu’au sommet. Sancerre possédait, au moyen âge, un des châteaux les plus forts de France. Il n’en subsiste plus qu’un donjon cylindrique, datant du xv e siècleet situé au sommet do la colline (Tour des Fiefs). L’emplacement des anciens remparts, démolis en 1621, est occupé par une promenade publique. Il ne reste plus qu’un portail roman de l’église de l’ancien prieuré bénédictin de Sancerre.

Histoire. — Quoique la position géographique deSancerre semblât destiner ce point à devenir de bonne heure un castrum romain, il n’est pas encore prouvé que les Romains y aient eu un poste militaire immédiatement après la conquête de la Gaule. Néanmoins, les souvenirs de la domination romaine abondent aux environs de Sancerre : un village situé à 2 kil. s’appelle Saint-Satur (Satyrus). L’un des premiers apôtres qui éyangélisèrent le pays se nommait saint Romblc (Homulus). Une tradition locale allirmait que César avait élevé un autel, en souvenir de ses victoires, sur la montagne de Sancerre. II est très probable qu’il y eut de bonne heure un temple romain, vraisemblablement consacré à un empereur, soit sur la montagne de Sancerre, soit sur l’emplacement du village de Saint-Satur, et c’est de ce monument que vint le nom de Sacrum Cœsaris, appliqué ensuite à la ville même de Sancerre. Enfin, les monnaies médiévales des comtes de Sancerre portaient toujours une tète laurée, do face ou de profil. L’existence d’une localité habitée et fortifiée sur la montagne de Sancerre est constatée au vm e siècle, époque à laquelle cette localité portait le nom de Castrum Gordonis, qui était probablement celui du premier seigneur féodal qui avait dominé dans le pays. C’est le nom qui fut le plus en usage pour Sancerre pendant la première moitié du moyen âge : l’une des portes de Bourges, par oii passait la grande route se dirigeant vers Sancerre, s’appelait porta Gotihonica, en français porte Gourdaine. Les habitants de Sancerre s’appelaient Gordonicenses. Le nom de Sacrum Cœsaris est relativement moderne et est probablement du à l’érudition prétentieuse des lettrés du moyen âge : on le voit employé, à partir du règne de Philippe-Auguste, par Guillaume Le Breton et dans les chartes et les bulles pontificales. La position géographique de Sancerre, à l’endroit où la Loire change sa direction et tourne vers l’O., à l’une des extrémités du Berry et à proximité de plusieurs autres grandes provinces françaises, en fit une des clefs de toute la région centrale de la France au moyen âge. Son histoire primitive fut mêlée à celle des comtés de Nevers, de Champagne et de Blois. Au ix e siècle, Thibaut le Tricheur, comte de Blois, s’empara de Sancerre. Son fils, Eudes I er , donna Sancerre à l’un de ses fils, Roger, qui était évèque de Beauvais. Au xi G siècle, le comte de Champagne et de Rlois, Eudes II, dit le Champenois, fit un échange avec Roger, auquel il donna le comté féodal de Beauvais contre la ville de Sancerre (1015). Le comte de Nevers, Landri, prétendait avoir des droits sur Sancerre, dont il conduisit les habitants, dans ses guerres féodales, contre Gilon, seigneur de Sully-sur-Loire. La fille d’un seigneur nommé Gimon, Mathilde, réclama la protection d’Eudes II contre le comte de Nevers (1034). Cette même Mathilde fit construire ou réédifier un monastère à Saint-Satur. Depuis le milieu du xi e siècle, Sancerre resta aux comtes de Champagne. Thibaut le Grand donna Sancerre à son troisième fils Etienne (1152). Etienne I er , comte de Sancerre, fit partie de la ligue des seigneurs féodaux révoltés contre Philippe-Auguste (1184). Saint Louis acheta la suzeraineté de Sancerre au comte de Champagne (1226). Sancerre joua un certain rôle pendant la guerre de Cent ans. Le comte Jean III repoussa et détruisit une îles grandes compagnies, qui voulait s’emparer de la ville (1361). Le frère de Jean III, Louis de Sancerre (1341-1402), fut un des personnages les importants du xiv° siècle (V. ci-après). Au xv e siècle, les Anglais subirent une défaite près de Sancerre (1430). Au xvi e siècle, Sancerre embrassa le protestantisme au début du mouvement de la Réforme et joua un rôle considérable pendant les guerres de religion. Sancerre fut attaquée sans succès par les catholiques, en 1568, et assiégée inutilement pendant cinq mois, en 1569. Elle ferma ses