Page:Grande Encyclopédie XXIX.djvu/426

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

SANCERRE — SANCHEZ

— 412 —

portes aux troupes royales après la Saint-Barthélémy (1572). Sancerre eut ensuite à subir un des sièges les plus célèbres du xvi c siècle. Ce siège fut fait par l’armée catholique, commandée par La Châtie. Quoique Sancerre fût dépourvue d’artillerie, elle résista avec succès, grâce à la force de sa position naturelle, et ne capitula qu’au bout de neuf mois de siège (3 janv.-19 août 1573). La famine fut telle que les habitants mangèrent le parchemin de leurs chartes et de leurs anciens manuscrits, après l’avoir fait ramollir dans l’eau. Au xvn e siècle, Sancerre prit encore part aux guerres des protestants, mais elle fut prise par le prince de Coudé, et. ses remparts lurent rasés (4624). Pendant la Révolution française, Sancerre fut occupée pendant quelques jours par les insurgés royalistes du Rerry, commandés par Philippeaux (avr. 1796). — Sancerre possédait un prieuré dépendant de l’ancienne abbaye bénédictine de Fleurysur-Loire et remontant au x e ou au xi e siècle. 11 était situé au haut de la montagne de Sancerre. Il fut détiuit au début des guerres de religion, et les moines se réfugièrent au monastère de Saint-Benoit-sur-Loire, puis à Orléans (4564). Plus tard, l’emplacement de l’église et du couvent fut acheté aux bénédictins par un curé de Sancerre pour en faire un cimetière.

Comtes de Sancerre. — Etienne / er , troisième fils de Thibaut le Grand, comte de Bloiset de Champagne, 4452- 91 (V. Etienne, t. XVI, p. 656) ; Guillaume, qui accompagna son beau-frère, Pierre de Courtenai, à Constantinople et mourut prisonnier de Théodore l’Ange, 1191-1218 ; Louis I er , 1218-68 ; Jean I er , 4268-80 ; Etienne II, 1280-1306 (V. Etienne, t. XVI, p. 656) ; Jean II, frère d’Etienne II, 1306-26 ; Louis II, tué à la bataille de Crécv, 1326-46 ; Jean III, qui fut fait prisonnier à la bataille de Poitiers et prit part à la croisade de Nicopolis, 1346-1503 ; Marguerite, successivement mariée à Girard de Retz, Béraud II d’Auvergne, Jacques de Maulévrier et Jean Lourdin, 1 403-49 ; Béraud, 1 449- 26 ; Jeanne, 1426-36 ; Louis III de Bourbon-Montpensier, époux de Jeanne, qui eut l’usufruit du comté de Sancerre, 1 436-54 (V. Bourbon, t. VII, p. 721) ; Jean IV de Bueil, neveu de Béraud, 1454-77 (V. Bueii. [Jean IV de]), t. VIII, p. 356), dont les descendants furent comtes de Sancerre ; Antoine, 1477-1507 ; Jacquesll qui prit part aux guerres d’Italie, 1507-13 ; Charles, tué à la bataille de Marignan, 1513-15 ; Jean V, tué au siègede Hesdin, 1515-37 ; Louis IV. fils de Jacques II, grand éehanson de Erance, gouverneur de Touraine, fait prisonnier à la bataille de Pavie, 1537-63 ; Jean M, qui prit part au siège de Paris par Henri IV, 1563-1638 ; René, 1638- 40, qui vendit le comté de Sancerre à Henri de Condé (V. Condé [Henri II de Bourbon, prince de], t. XII, p. 334), dont les descendants le possédèrent jusqu’en 1789. Personnages célèbres. — Au xiv° siècle, le connétable Louis de Sancerre (V. ci-dessous). Au xvn c siècle, l’historien La Thaumassière. Au xix e siècle, le maréchal Macdonald, duc de Tarente. E.-D. Grand. Bibl. : Poupard, Histoire de la ville de Sancerre ; Paris, 1777 et 1836, in-12, et uouv. éd. augmentée par G. Bourra, 1877, in-8. —Anonyme. Histoire de la ville de Sancerre, 1826, in-12. — T. de La Thaumassière, Histoire de Berry ; Bourges, 1689, in-fol. — Jean de Léry, Histoire mémorable de la ville de Sancerre, 1574, in-8, trad. en latin sous le titre de DeSacro Cxsarei quod Sancerrum vocantobsidione, fame.ditionne, /u’storia ;Heidelberg,l576, in-8. — Jean de La Jessée ou Gessée, Nouveau Discours sur le siège de Sancerre ; Paris, 1573, in-8. — Jean de La Gessée et Jean de Léry, Relation du siègede Sancerre en 1513, rééditée et suivie de diverses pièces historiques ; Bourges, 1843, in-8. — La Prise de la ville et château de Sancerre, par Monseigneur le prince de Condé, le samedi 29 triai 1621 ; s. t., 1621, in-8. — La Prise de la ville de Sancerre ; Paris, 1636, in-4. — Anonyme, Eclaircissements et pièces justificatives relatives à (échange du comté de Sancerre, in-8. — Lévesque de La Ravalière, la Vie d’Etienne I" du nom, comte de Sancerre, dans Mém. de l’Acad. des Inscript., 1759, t. XXVI, pp. 680-99. — E. de Certain, Gordonis Castrum. Sancerre au xi° siècle, dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 1858, t. XIX, pp. 529-549. — Chavaudret, Observations historiques sur la ville de Sancerre, dans Mém. de la commission histor. du Cher. 1X6(1, t. I, 2 e part., pp. 49-96. — IL Boyer, lesOrigines de Sancerre, 1882, in-8 (extr. des Mém. de la Soc. historique, littéraire, artistique et scientifique du Cher, 1882. t. II, in-4, 3 e série. — Archives départementales du Cher (fonds du comté de Sancerre). — Archives particulières de la maison de Morlcmarl (à Meillant). — V. également l’art. Berry.

SANCERRE (Louis de), connétable de France né vers 1344, mort le 6 fév. 1402). Il était le second fils de Louis I er , comte de Sancerre, qui fut tué à la bataille de Crécy (1346). Il :ombattit, de bonne heure , aux cotés de ses frères d’armes Du Guesclin et Clisson , et fut nommé , tout jeune encore, maréchal de Erance (20 juin 1368). La guerre avec les Anglais ayant recommencé après la rupture du traité de Brétigny , en 1369, Louis de Sancerre justifia son avancement rapide par d’importants services dans le Poitou , l’Angoumois, la Saintonge, le Limousin, le Périgord, la Guyenne. Il reprit possession de Limoges (26 avr. 4372) et remporta beaucoup d’autres succès en Guyenne. C’est lui que Du Guesclin mourant chargea de remettre au roi son épée de connétable (13 juil. 1330). Il assista au sacre de Charles VI (4 nov. 4380) et commanda l’avant-garde française à la bataille de Rosebeke (27 nov. 1382). Il fut institué connétable de France le 26 juil. 1397. H alla ensuite soumettre Archambaud de Grailly, captai de Buch, qui réclamait le comté de Foix (V. ce mot, t. XVII, 686- 87) et lui imposa un traité de paix (10 mai 1399). Un document curieux prouve qu’il recevait 2.000 livres tournois par mois, pour son office de connétable. Il fut inhumé à Saint-Denis.

Bidl. : Les chroniqueurs du temps, surtout Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, I.XXlII, 114-16 et éd. Saint-Luce, t. VI, VII, p. lxxxi, n«5 ; t. VIII, IX ; J. Cuvelier, Chron. deB. Du Guesclin, éd. Charière ; Chronique normande du xiv e siècle, publiée par A. et E. Molinier ; Richard Lescot. Chronique, éd. J. Lemoine ; Chronographia regum Francorum, éd. H. Moranvillé ; L. Delisle, Mandements et actes de Charles V ; Douët d’Arcq, Choix de pièces inédites du règne de Charles VI ; Le P. Anselme, t. II, 201-205, 759-60, 851-52. — Clairambault. Titres scellés, t. C.n»’ 135-156 et t. CCXXXIV, fol. 9 ; Pièces originales 2624, dossier 58,366, n°* 21-61 ; D. Villevieili.k, Trésorgénéal , LXXXII, fol. 31 V-35 (a la Bibl. nat.). SANCERRE (Jean de Bueil, comte de) (V. Bueil [Jean V. de]).

SANCERRE (Comte de) (V. Béraud III).

SANCEY-LE-GitNt». Com. du dép. du Doubs, arr. de Baume-les-Dames, cant. de Clerval ; 889 hab. SANCEY-le-Long. Com. du dép. du Doubs, arr. de Baume-les-Dames, cant. de Clerval ; 413 hab. SANCHE, rois de Castille (V. Castille). SANCHE, rois de Navarre (V. Navarre, t. XXIV, p. 857).

SANCHE, rois de Portugal (V. Portugal, t. XXVII, p. 390).

SANCHEVILLE. Com. du dép. d’Eure-et-Loir, arr. de Châteaudun, cant. de Bonneval ; 1.022 hab. SANCHEY. Com. du dép. des Vosges, arr. et cant. d’Iîpinal ; 182 hab.

SANCHEZ (Thomas) . jésuite , le plus célèbre des casuistes pornographes, né à Cordoue en 1550. de famille noble et fort dévote, mort en 1610. Il fut admis au noviciat de la Compagnie de Jésus, en 1567, grâce à un miracle opéré en sa faveur. Il était atteint d’une infirmité de la langue, qui le faisait bégayer. Suivant les constitutions des jésuites, cette infirmité devait lui interdire l’entrée de leur ordre. Mais un jour il pria si ardemment la sainte Vierge de l’en délivrer, qu’il obtint sa guérison avant même d’avoir achevé son oraison. Il se rendit digne de cette dispensation par la ferveur qu’il mit en ses études sur la philosophie, la théologie et le droit. Sa science, sa pénétration, son habileté dans le maniement des hommes lui tirent confier la direction du noviciat de Grenade. Les historiens de son ordre (Bihliotheca scriptorum Soeietatis Jésus) louent hautement son austérité, sa piété et sa bonté, qui lui va-