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SGALA — SCALDE

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des loges sont la propriété des descendants des familles qui ont contribué àl’érection de l’édifice. A part cette servitude, la Scala est la propriété de la ville de Milan depuis 1872. La municipalité en assure l’exploitation par une subvention de 250.000 fr., et les propriétaires des loges doivent verser, pour le même objet, une redevance de 75.000 fr. environ. Une commission nommée par ces derniers, conjointement avec la municipalité, est chargée de surveiller l’exploitation. Une école de danse, célèbre en Italie, est aussi annexée au théâtre. La plupart des danseuses des théâtres italiens en furent les élèves, et beaucoup ont contribué à porter à l’étranger, en France et en Angleterre surtout, la tradition de ces grands ballets, où défilent avec une précjsion quasi militaire une véritable armée de figurants et de danseuses. Une école de chant spécialement affectée à l’instruction des choristes dépend encore de l’administration. La Scala est un des théâtres d’Italie où a été mis au jour le plus grand nombre d’opéras inédits des maîtres les plus célèbres. Cimarosa, Zingareili, Rossini, Bellini, Donizetti y ont donné plusieurs de leurs œuvres les plus connues. A l’époque contemporaine, Verdi et Poncbielli, pour ne citer que ceux-là, ont suivi la même tradition. Bibl. : Luigi Romani, Tcalro alla Scala 1118-180-2 ; Milan, 1862.— Cambiasi, Reali teatri di Milano ; Milan, 1881. SCALA (Délia) ou SCALIGER. Seigneurs de Vérone, (V. ce mot).

SCALAIRE. I. Malacologie. — Les Scalaires sont caractérisées par une coquille épaisse, solide, à spire turriculée, à tours nombreux, très souvent désunis, ornés de eûtes longitudinales plus ou moins saillantes ; munies d’une ouverture circulaire à péristome continu ; un opercule carré, formé d’un tour ou d’un tour et demi, à nueleus central , ferme cette ouverture. Ces coquilles vivent dans toutes les mers, parfois à une très grande profondeur. Ex. : Se. pretiosa Lamk.

II. Paléontologie. — Le genre Scalaria date du trias (Se. spinulosa), mais ne devient abondantqu’à partir du crétacé inférieur. On rattache à la famille des Scalaridœ les genre fossiles Exelissa (jurassique), Cochlearia (trias supérieur), Scoliostoma (dévonien), et quelques autres. SCALANOVA (en turc Kouch Adassi). Ville maritime de l’Anatolie (Turquie d’Asie), prov. d’Aïdin, distr. de Smyrne, au S.-0. d’Ephèse, située au fond d’une baie de la cote E. du golfe de Scalanova ; 9.000 hab. La ville s’élève en amphithéâtre sur le versant N. d’une colline qui regarde obliquement la mer ; le port est profond mais mal protégé par les ilôts des Oiseaux contre les tempêtes du N.-O. La construction du chemin de fer qui transporte à Smyrne les produits de la vallée du Méandre a fait perdre son trafic à Scalanova. qui ne retrouverait un peu de prospérité que si un embranchement la reliait à Ephèse. Aux environs, à Sochia, mines de houille exploitées par une compagnie anglaise. — Le golfe de Scalanova est un des plus larges creusés par la mer Egée, sur la cote d’Anatolie, au S. du golfe de Smyrne.

SCALAR, SCALAIRE (Math.). Ce mot semble avoirété introduit pour la première fois par W.-R. Hamilton, dans la théorie des quaternions (V. ce mot), pour représenter la partie réelle d’un quaternion : Q = SQ -+- VQ ; S et V désignent le scalar et le vecteur du quaternion respectivement. On dit quelquefois aussi la partie scalaire et la partie vectorielle. Le mot scalar d’apparence bizarre, presque intraduisible en français par une circonlocution ou un équivalent, a fini par prendre droit de cité. 11 est au fond très justifié, car il répond à l’idée d’une grandeur pouvant se mesurer à une échelle, soit positivement, soit négativement, c.-à-d. d’une grandeur algébrique réelle, où la notion de direction n’intervient pas. C.-A. L.

SCALDE ou SKALDE. Ce mot signifie dans les langues Scandinaves simplement poète. Il a pris dans les autres langues européennes le sens spécial de poète Scandinave du moyen âge. Presque tous les scaldes — et on en connaît quatre cents environ — sont Islandais ou, mais bien moins nombreux, Norvégiens. Les scaldes sont des poètes guerriers, grands coureurs d’aventures, passant d’Islande eu Norvège, en Suède, en Danemark, en Angleterre ou en Irlande, ou ils ont peut-être reçu leurs premières leçons poétiques. Ils s’attachent volontiers aux rois et aux princes, qui les recherchent de leur coté comme ornements de leur cour et chantres de leurs hauts faits, l’ait prisonnier à la guerre ou condamné à mort, le scalde paie d’un poème à la gloire de son vainqueur la rançon de sa liberté m de sa vie, et souvent encore on le comble de riches présents. Cependant la fin de ceux dont nous avons la biographie est presque toujours tragique. La poésie des scaldes est tonte de circonstance. Sous une forme extraordinairement compliquée, en des strophes et des mètres très divers et nombreux, avec, à des places rigoureusement déterminées, des allitérations, des rimes et des assonances à la fin ou à l’intérieur du vers, elle dit, bien plutôt qu’elle ne chante, les exploits des princes, les regrets causés par leur mort, les joies du triomphe ou les amertumes de la défaite et l’espoir de la vengeance. Elle excelle surtout dans les jeux d’esprit et jeux de cour : énigmes, poésies improvisées sur un thème et d’après un mètre donnés, dialogues entre poètes, etc. Ce qui semble faire surtout le mérite du poète, et ce dont il se fait gloire, c’est la difficulté vaincue, et celle-ci est extrême bien que, pour satisfaire aux exigences de la versification, le scalde ait le droit, au grand désespoir des commentateurs modernes et peut-être aussi de ses contemporains, non seulement de placer les mots comme bon lui semble ou à peu près, mais encore d’user librement de tous les synonymes qui lui viennent à l’esprit, et par synonymes il faut entendre les centaines de mots qui, par un rapport quelconque, qualité commune ou simple consonance, peuvent rappeler le mot propre. Et, s’il est vrai que c’est surtout chez les derniers scaldes que ces défauts deviennent insupportables, il n’en reste pas moins qu’une pareille poésie, malgré le charme que peuvent trouver les initiés aux images qu’elle évoque, est peu apte à exprimer la vivacité des sentiments, et que les poèmes d’amour ardent, de douleur profonde ou d’admiration enthousiaste y sont nécessairement très rares, encore qu’on en trouve de vraiment beaux, tel que la poésie d’Lgill Skallagrimsson sur la Perte de ses fils. Parmi lesscaldes les plus célèbres, nous nommerons : Bragi l’ancien, qui doit avoir vécu en Norvège vers l’an 900 et que l’on considère généralement comme le plus ancien des scaldes dont on ait conservé des strophes, le roi norvégien Haraldr Harfagri (x° siècle), qui rassemblait autour de lui les meilleurs poètes de son temps et même des poétesses, telles que : Hildr Hroll’sdottir, la mère, selon la tradition, de ce Hroll’r qui envahit la Normandie ; Thiodolfr de Hvin, l’auteur probable de VYnglingatal, généalogie versifiée des descendants d’Vngvi, qui rappelle la manière des poètes de cour irlandais (cf. L. Duvau, les Poêles de cour irlandais cl Scandinaves, dans Revue celtique, t. XVIII) ; Thorbjôra llornkloli, hôte, comme le précédent, du roi Haraldr, dont il chante la gloire ; Egill Skallagrimsson (x c siècle), le plus grand des scaldes islandais, personnage principal d’une belle saga et auteur de poésies remarquables, dont nous avons cité déjà celle sur la mort de ses fils ; Kormâkr Ogmundarson (x e siècle), dont une saga islandaise cite les poésies et raconte l’amour pour la belle Stengerdr ; Hallfredr Ottarson (x e et xi e siècles), qui d’Islande passa en Norvège à la cour du roi Olafr Tryggvason, dont il fut le poète aimé ; Sighvatr Thôrdarson, (xi c siècle), l’ami du roi Olafr llaraldsson, auquel il donne de hardis conseils à l’occasion et dont il conte les expéditions guerrières ; Thôrmôdr Kolbrûnarskâld (xi c siècle), qui célébra dans ses vers une vierge aux sourcils et aux cheveux noirs sous le nom de Kolbrûn (d’où son surnom), passa trois ans en Groenland pour tirer vengeance de la mort d’un ami tué par un Grœnlandais et mourut héroïquement aux cotés du roi Olafr à la bataille de Stiklestad (1080) ; Arnorr Thôrdarson .larlaskàld