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SCALDE — SCALIGER

xi’ siècle), illustré par ses poèmes en l’honneur des rois norvégiens Magnus et Haraldr ; RôgnvaldrKàli (vu" siècle), dont un poème, composé vers 1142, reproduit tous les inèl res employés par les scaldes ; Einarr Skulasnn (xn e siècle) l’auteur des premiers poèmes chrétiens et d’un chant en l’honneur de Olafr le Saint, où il décrit, en des vers relativement faciles, les services rendus par ce roi au christianisme et les miracles <jui suivirent sa mort ; Snorri Sturluson (1 178-4241), connu surtout par sonEdda en prose, mais dont les poèmes, et principalement celui sur le roi Hakon de Norvège, méritent de retenir l’attention ; Sturla Thôrdarson (xiit siècle), qui, dans de nombreux chants, célèbre les vertus de plusieurs rois et héros danois, suédois et norvégiens ; Eysteinn Asgrimsson (f 1361), prêtre islandais, dont le poème, qui porte le nom de Lilja, en l’honneur du Christ et de la Vierge, est d’une forme très belle et d’un profond sentiment religieux ; au xV siècle, enfin, Einarr Fdstri, qui compose des œuvres satiriques, où l’esprit ne manque point ni même une certaine élégance, et au xvi c siècle .Ion Arason, dernier évêque catholique de Hnlar, décapité à Skâlholt le 7 nov. 1550, pour avoir résisté à l’introduction du protestantisme en Islande, auteur de quelques beaux chants chrétiens. Th. Cart. Biiil. : Corpus poeticum boréale ; Oxford, 188 :;, 2 vol.

— Bugge, Ilidrag til den œldste Shalde digtnings Historié : Christiania, 1894. — N.-M. Petersen, Den Oldnordiske litteraturs historié ; Copenhague, 1866. — K. Keyser, Nordmœndenes Videnskabelighed og Literatur, etc. ; Christiania, 186(i. — P. Schweizer. Geschichte der scandinavischen Litleratur ; Leipzig, 1885. — Carmina Norrœna, éd. Wisen ; Lund, 1886. — G. Thorlaksson, Udsiglover de norsk-islandske Slsjalde /Va 9 lil lk nrh ; Copenhague ; 1882. — H. Paul, Grundriss der germanischen Philologie, i. II, |i)>. 93-114, où l’on trouvera toutes les indications bibliographiques ci impléraentaires.

SCALDISI EN. Nom donné par les géologues belges aux dépôts pliocènes marins qui affleurent autour de l’embouchure de l’Escaut.

SCALENE (Géom.). On désigne sous le nom de triangle scalène un triangle dont les trois cotés sont inégaux deux à deux. Par extension, on donne parfois cette même désignation à des ligures qui ne présentent pas d’égalité entre leurs éléments correspondants. On dit ainsi un trapèze scalène par opposition à un trapèze isocèle, ce dernier étant celui dont les deux cotés non parallèles sont égaux. SCALETTA. Col desAlpes grisonnes en Suisse, 2.619m. d’alt. 11 conduit de la haute Engadine à Davos. SCALIGER (Famille) (V.Vérone).

SCALIGER (Giulio-Cesare), en italien Scaligero, philosophe et médecin italien, né en 1484, probablement à Padoue, mort à Agen le 21 oct. 1558. On le croit fils de Benedetto Bordoni, bien qu’il ait prétendu appartenir à la noble famille véronaise des Scaliger et être fils de Benedetto délia Scala. capitaine à la solde de Mathieu Corvins. Son fils Joseph-Juste (dans l’épitre citée à la bibliographie ) recueillit complaisamment cette légende et d’autres encore, dont l’invraisemblance a été démontrée. II étudia à Padoue et à Bologne la théologie, la philosophie et la médecine. En 1525, Antonio délia Rovere, alors évoque d’Agen, l’emmena comme médecin dans cette ville. En 1528, devenu Français, il épousa Audiette de Roques Lobejac. Il s’adonna jusqu’à sa mort à des travaux littéraires et scientifiques. Il eut de violentes controverses avec Erasme et avec Cardan, comme le montrent ses Orationes duce adversus Desiderium Erasmum eloquentiœ romance vindices (1531-36) et son Exotericarum exercitationum liber quintus decimus de subtilitate ad Hyeroninum Caraanum (Paris, 1537). Il traduisit en latin et commenta le De Plantis et l’Historia animaliurfi d’Aristote (Paris, 1556, in-4) ; le De cousis plantarum et VHistoria plantarum de Théophraste (Genève, 1556), et le Liber de insomniis d’Hippocrate. Il publia des travaux de critique littéraire et de grammaire : De comiiis dimensionibus (Lyon, 1539, in-8) ; De caitsis linguee latince libri Mil (Lyon, 1510) ; une Poétique en sept GRANDE ENCYCLOPÉDIE. — XM.

livres (Lyon, 1561, in— fol.) ; et de médiocres poésies latines, recueillies sous le titre de Poemata, dans l’édition de Genève (1571). Nous avons encore de lui un intéressant recueil de Epistolœ et Orationes (Leyde, 1600), seize nouvelles lettres relatives à la polémique érasmienne et qui ont été publiées par Schelhorn, dans les t. VI et VII des Amœnitates litterarice (Francfort et Leipzig, 1724, 1731). U. Mengin.

Birl. : fi. -G. Scaliger, De vetuslale et splendore gentis Scaligerx et vita J.-C. Sc&liqeri ; Leyde, 1594, in-4. — Ch. Nisard, les Gladiateurs de la république des lettres aux xv», xvi«, xvh" siècles ,’ Paris, 1860.— E.Lintilhac, J.-C. Scaliger, fondateur du classicisme, dans Nouvelle Revue, 15 mai et l" juin 1890.

SCALIGER (Joseph-Juste), philologue français, né à Agen le 4 août 1540, mort à Leyde le 21 janv. 1609. Fils du précédent, il fit ses études à Bordeaux, puis à Paris, ou il suivit les leçons de Turnèbe ; il apprit, outre le grec et le latin, l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le persan et les principales langues modernes. En 1563, Louis de La Roche-Pozay, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège, le choisit, bien qu’il eut, l’année précédente, embrassé la religion réformée, comme précepteur de ses enfants, et il visita, avec ceux-ci, les principales universités de France et d’Allemagne. II voyagea aussi en Italie, d’où il rapporta des inscriptions et de nombreux fragments d’antiquités. En 1591, on lui offrit à l’Académie de Leyde la chaire laissée vacante par Juste Lipse. Henri IV iuimème insista pour qu’il acceptât : il s’y résolut en 1593 et vécut à Leyde jusqu’à sa mort. Il fut lié avec Juste Lipse, Casaubon, Grotius, Heinsius, Saumaise, Vossius et les fit tous profiter de ses recherches. Il fit des éditions et des commentaires du De lingua latina de Varron (Paris, 1365), de VAlexandra de Lycophron (Bàle, 1566), des Catalecta Virgiliana (Lyon, 1572), des Ausonianœ lectiones (Lyon, 1571), du De verborum significatione de Festus (Paris, 1576), des Carmina Catulli, Tibulli et Propertii (Paris, 1577), de Y Astronomicon de Manilius (Paris, 1579), des Senlentiœ de Publius Syrus et des Disticha de Caton (Leyde, 1598), des oeuvres d’Apulée (Leyde, 1660). Il publia aussi un important recueil de proverbes grecs, Stromateus proverbiorun (jnecorum (Paris, 1593-94). — Parmi ses œuvres, il faut particulièrement mentionner : les Cyclornetrica elementa(Leyde, 1594), sur la quadrature du cercle, qu’il se vantait d’avoir découverte ; YEpistola de vetustate et splendore gentis Scaligerce et vita J.-C. Scaligeri, etc. (Leyde, 1594), réfutée par Scioppius, dans son Scaliger hypobolymœus, hoc est etenchus epistolœ J. Burdonis pseudo-Scaligeri, etc. (Mavence, 1607) ; et, la réponse qu’il fit sous un pseudonyme à ce pamphlet et qu’il intitula Confutatio stulttssim.ee Burdonis fabulœ (Leyde, 1608) ; les deux célèbres travaux de chronologie qui donnèrent la première impulsion aux recherches chronologiques, VOpusdeemendatione tempore (Paris, 1583 et Genève, 1609), et le Ihesaurus temporum, complectens Eusebi Pamphili Chronicon, etc. (Genève, 1609) ; deux traités de numismatique : VExpositio numismatis argentei Costantini magni (Leyde. 1604) et le De re nummaria liber poslumus éditas a Snellio (Leyde, 1616) ; ses poésies (le recueil le plus complet, l’oemala omnia, fut publié à Leyde en 1615), et enfin les Opuscula varia antehac édita nunc vero multis partibus aucla, publiés à Paris en 1610 par Casaubon. Il aida Gruter à la compilation du Thésaurus inscriplionum latinarum, et il en rédigea la longue table alphabétique. Ses lettres, publiées par Heinsius (Leyde, 1627), et les Epitres françaises de personnages illustres à Scaliger, publiées par Jacques de Beves (Harderwyck, 1624), sont intéressantes pour l’histoire littéraire. Deux recueils d’anecdotes et bons mots relatifs à Scaliger (Scaligeriana) avaient été faits, l’un en latin par François Vertunien, son ami (Saumur, 1669), l’autre, où le français et le latin sont mêlés, par les de Vassan, ses élèves de Leyde (La Hâve, 1666). Ces deux il