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SGALIGER — SCANDER-BEG

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recueils ont été réunis et publiés ensemble à Amsterdam en 1710. U. Mengin.

Bibl. : Niceron, Mémoires, t. XXIII. — Lîernays, J.-J. Scaliger ; Berlin, 1855. — Ch. Njsard, le Triumvirat littéraire au xvi" siècle. : J. Lipse, ./. Scaliger, J. Casaubon ; Paris, 1852. — Egger, l’Hellénisme en France ; Paris, liSti’J. SCALOPS (Zool.) (V. Taupe).

SCALPA (Ile) (V. Hébrides).

SCALPEL. Les scalpels sont des espèces de bistouri à lame courte et ordinairement fixe, quelquefois mobile, qui servent plutôt à l’anatomiste qu’au chirurgien. 11 y en a de diverses formes suivant l’emploi auquel ils sont destinés. La faible dimension de leur lame assure à leur action une précision minutieuse de mise dans les travaux spéciaux de l’anatomie. D r S. Morer.

SCAMANQRE ou XANTHE. Rivière de l’ancienne Asie Mineure (V. Troie).

SCAMMA (Antiq.). Mot grec signifiant fossé en tranchée et appliqué, par extension et par la suite, dans les gymnases grecs et dans les cirques romains, à l’enceinte limitée par une petite tranchée tracée dans le sable et à l’intérieur de laquelle combattaient les lutteurs après s’être frottés de sable. C’est ce qui explique que, dans presque tous les bas-reliefs romains représentant les jeux du cirque, on voit une houe et un panier de sable, la houe servant à tracer l’enceinte ou scamma que les concurrents ne pouvaient franchir sous peine d’être mis hors de combat et le sable employé à saupoudrer le corps des athlètes. SCAMMONÉE. 1. Botanique. — C’est le Convolvulus Scammonia L. (V. Liseron). La Scammonée d’Allemagne ou d’Europe est le Calystegia sepium R. Br. ; la Scammonée d’Amérique, le Jalap (V. ce mot) : la Scammonée de Montpellier, le Cynanchum acutum Monspeliacum L. Var. ; la Scammonée de Smyrne, le Secamone cegyptiaca R. Br.

II. Thérapeutique. - On emploie en médecine la gomme-résine, extraite de la racine du Convolvulus Scammonia dans les pays même d’origine de la plante (Asie Mineure, Grèce, Crimée). Les racines, mises à nu, sont incisées, et le suc recueilli dans des coquilles oii on le fait sécher. Pur, ce suc est amorphe, transparent, cassant, à brisure luisante, de couleur brun jaunâtre en petits fragments, brun marron en masse ; sa poudre est couleur chamois. Frotté avec le doigt humide, il forme une émulsion blanche. La scammonée d’Alep et de Smyrne est la meilleure, mais elle est souvent falsifiée. On préfère, pour les usages thérapeutiques, lui substituer la résine, analogue à la jalapine, qu’on peut en extraire très pure et blanche, au moyen de l’alcool à 90°. Cette résine est un purgatif drastique énergique, analogue au jalap, et qu’on utilise dans les constipations opiniâtres, l’anasarque, etc. Doses de la poudre de scammonée : Os r ,30 à 1 gr. ; de la teinture, 2 à 8 gr. en potion ; dose de la résine, ?r ,30 à 0’-' r ,60. La scammonée entre dans la teinture de jalap composée ou eau-dc-vie allemande, dans la poudre cornachine, l’électuaire diaphénix, etc. NI. Pharmacie. — Les formes pharmaceutiques de la scammonée sont la poudre, obtenue par trituration dans un mortier de fer et. tamisage au tamis de soie n° 80, la teinture alcoolique et la résine de scammonée. On en fait des biscuits purgatifs. Elle entre dans la composition de l’eau-de-vie allemande (teinture de jalap composée), dans les pilules de Belloste, et, les pilules do coloquinte composées.

SCAMONNINE (Chim.) (V. Jalapine).

SCAMOZZI (Ottavio Bertotti-) (V. Bertotti-Scamozzi). SCAMOZZI (Vincenzo), architecte italien, né à Vicencc en 1552, mort à Venise en Ki16. Après avoir eu pour premier maître son père Dominique Scamozzi, habile constructeur vicentin, le jeune Vincenzo étudia surtout les édifices élevés par.lacques Tatti, surnommé Sansovino, ainsi que le Traité d’architecture deVitruve, et se fit connaître, dès 157S, parla publication d’un ouvrage sur la perspective. Appelé peu après à Venise par les chanoines de San Salvatore pour des travaux à la coupole de leur église, V. Scamozzi fut chargé dans cette ville de continuer les Nouvelles Procuraties, commencées par Sansovino et auxquelles il ajouta un troisième étage ; puis d’achever, vers 1584. la librairie de Saint-Marc, et enfin de construire de nombreux palais, tant à Venise qu’à Vicence et dans le N. de l’Italie. Vers la même époque, Vespasien Gonzague de Mantoue lui lit bâtir un théâtre dans le genre antique à Sabbioneta, et Scamozzi alla achever un fort à Palmanova, dans le Frioul, avant de faire en France, en Allemagne et en Hongrie, un long voyage dont la relation illustrée est conservée au musée civique de Vicence. Mais l’oeuvre la plus importante de cet architecte fut sa publication intitulée ldea délia Architettura Universale, qu’il commença peu avant sa mort, et dont le sixième volume, consacré aux Ordres (Y. ce mot), fut traduit d’abord par d’Aviler, puis par le Hollandais Samuel du liy, vanté par l’r. Blondel, et ne cesse, depuis plus de trois siècles, de tenir une place importante dans les études d’architecture. Scamozzi avait aussi — préoccupation assez rare à son époque — tenté de restituer, à l’aide du dessin. le Laurentin, villa décrite par Pline le Jeune. Au siècle dernier, un monument, comprenant un buste de Scamozzi, fut élevé à cet architecte dans l’église Saint-Laurent à Venise, par les soins de Bonaventure Gregori, descendant de François Gregori que Scamozzi s’était primitivement donné pour tîls adoptif et légataire universel. Ch. Lucas.

SCANAFAGHIACCIA. Corn, du dép. de la Corse, arr. d’Ajaccio, cant. de Salice : 511 hab.

SCANDELLI (Antonio), musicien italien, né à Naples vers 1520, mort à Dresde le 18 janv. 1580. On sait peu de choses sur la vie de cet artiste, sinon qu’il a passe la plus grande partie de sa vie au service de l’électeur de Saxe. Scandelli se rendit à Dresde en 1556 et y demeura comme maitre de chapelle de l’électeur jusqu’à sa mort. En certain nombre de ses œuvres ont été imprimées par différents éditeurs allemands et sont parvenues jusqu’à nous.

SCANDER-BEG ou GEORGES Castriota, prince de l’Epire ou de l’Albanie, né en lilî. mort en janv. 1467. Il était, fils de Jean Castriota, prince d’Lmathia, et de sa femme Voïssava, princesse serbe. Tout jeune encore, il fut donné par son père, en 1123, comme otage au sultan Mourad II. qui avait envahi l’Lpire. Il fut circoncis, élevé dans la religion musulmane, et occupa dans la suite de hautes situations dans la hiérarchie turque. Après la mort de son père, il devait recueillir son héritage, mais le sultan préféra le garder dans son armée ou il avait conquis une grande réputation. Lu effet, son courage, son esprit et ses connai>sances stratégiques lui avaient valu le surnom d’Iscanderbeg (prince Alexandre), par allusion à Alexandre le Grand. Profondément indigné de l’injustice du sultan. Scander-beg profita en 1413 de la défaite des Turcs à Nisch(que leur avaient infligée les croisés sous le commandement de Ilunyade) pour s’évader. Avant de partir, il surprit le secrétaire du sultan et, le cimeterre sur la gorge, il le força à signer l’ordre au gouverneur de Croïa de remettre cette place « entre les mains de Scander-beg ». L’insurrection se propagea dans les environs de Croïa ; et peu après Scander-beg était, non seulement en possession de son héritage, mais chef de tous les dynastes d’Epire. Il réunit une armée. Ali Pacha ayant investi Croïa ( 1 i l’a fut massacré avec 40.000 hommes. En I 19, le sultan Mourad, à la tète d’une armée de plus de 1 00.0U0 hommes, se présenta devant Sfetigrad, ville située dans la Haute-Dibra. Cette campagne coûta cher au sultan, mais la ville tomba en son pouvoir. En 1450, il parut devant Croïa. Mais après avoir perdu le gros de ses troupes, il se retira vers Andrinople. C’est seulement en 1461 que Scandi i beg accepta la paix que lui offrit Mahomet. Cette paix ne fut pas du reste, de longue durée, et, en 1465. il battit encore, sous Croïa, les conquérants de Constantinople.