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SOLOLA — SOLON

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FO.,la ville est aussi isolée par des ravins profonds ; elle ne communique librement avec le reste du pays que vers ’le N. ; des sentiers en lacets descendent au bord du lac. Ancienne capitale des Indiens Cakchiquel, dont les descendants l’habitent encore ; 8.000 hab. L. Mn. SOLOMBALA. Faubourg d’Arkhangelsk (V. ce mot), ancien port de guerre créé par Pierre le Grand, déclassé en 186*2,

SOLOMIAC. Com. du dép. du Gers, arr. de Lectoure, cant. de Mauvezin ; 654 hab.

SOLO NI ON (Abraham), peintre anglais, né à Londres en 1824, mort à Biarrits en 1862. Il entra en 1838 à l’école d’art de Bloomsbury. Peintre de genre, il se signala dès 1843 par des toiles dont le sentiment et l’esprit lui firent donner le nom de second Hoqarth. Nous citerons : le Déjeuner (1846), la Salle de bal (1868), Scène de la vie d’artiste (1830), le Départ et le Retour en chemin de fer (1854), ces deux dernières toiles ont été très souvent reproduites et popularisées par la gravure ; Consolé (1861), Perdu et retrouvé (1862), etc. SOLON, législateur et poète athénien, né à Athènes (ou à Salamine selon Diogène Laërte) en 639 av. J.-C, mort à Chypre en 559. Fils d’Execestides (ou d’Euphorion selon Plutarque), il descendait d’une illustre famille qui faisait remonter son antiquité jusqu’à Codrus et même Nélée et Poséidon. Ruiné par les prodigalités de son père, il se consacra d’abord au commerce et voyagea de bonne heure pour s’instruire. L’expérience précoce que lui donnèrent ses observations et le contact des hommes illustres qu’il connut pendant ses voyages hors de Grèce (en Egypte et à Chypre) lui acquirent une connaissance profonde de la vie, dont sa patrie profita plus tard, lorsque les circonstances obligèrent Solon à se mêler à la politique, et lui valurent la place prépondérante qu’il occupe parmi les sept sages de la Grèce.

La première occasion qu’il eut de se mêler aux affaires publiques et de montrer la grandeur de son caractère fut la guerre d’Athènes contre Mégare à propos de File de Salamine, dans les dix dernières années du vn e siècle. Les Athéniens, découragés par leurs échecs et la longueur de la guerre, avaient édicté un décret qui défendait sous peine de mort de demander, soit par la parole, soit par écrit, la continuation de la guerre ; Solon, indigné d’une pareille lâcheté, se présenta sur la place publique et, feignant d’être atteint de folie, chanta (ce que ne défendait pas le décret) un poème sur Salamine où il réveillait le courage de ses concitoyens : cet artifice eut un tel succès que le décret fut rapporté et la guerre reprise ; c’est par l’adresse de Solon également que Salamine fut reprise aux Mégariens et que la conquête fut confirmée par les Spartiates chargés de juger entre les deux parties ; Solon allégua en effet devant eux les oracles de la Pythie et intercala dans Homère deux vers où les habitants de Salamine étaient dénommés dans le dénombrement des cités grecques à la suite d’Athènes. Peu après, vers Fan 600, ce fut encore sous l’influence de Solon que la guerre sacrée amphictyonique contre Cirrhapourla défense du temple de Delphes fut décidée. Les Cirrhéens, coupables d’impiété envers le sanctuaire, furent réduits en esclavage, et leur territoire consacré à Apollon. Peu après, Athènes se trouva elle-même dans une situation périlleuse : en 620, l’Athénien Cylon (V. ce nom), gendre de Théagène, tyran de Mégare, s’était emparé de l’Acropole ; réduit par la laim, il s’était enfui, tandis que ses compagnons, qui s’étaient réfugiés dans le temple d’Athènes, en avaient été arrachés par Mégaclès avec promesse de la vie, puis massacrés en grande partie par son ordre. Deux partis se créèrent pour et contre les meurtriers, et Solon fut chargé de calmer les violentes dissensions intestines qui en étaient résultées ; il décida les sacrilèges à se soumettre aux jugements de 300 Eupatrides qui les condamnèrent à s’exiler. La guerre avec Mégare avait cependant repris, Nisée et Salamine avaient été perdues, et le peuple, effrayé par des apparitions et des signes de la colère céleste, fit venir le Cretois Epiménide pour purifier la ville et apaiser les dieux. Cette nouvelle tentative pour calmer les luttes politiques eut peu de succès, et bientôt Athènes se trouva de nouveau divisée entre plusieurs partis également acharnés : la tyrannie des Eupatrides et la violence déréglée des passions populaires avaient créé trois partis : les habitants delamontagne(Dtam’o/). qui voulaient un gouvernement populaire ; ceux de la plaine (Pediaioi), qui tenaient pour un gouvernement oligarchique ; et ceux de la cote (Paraloi), qui préconisaient une solution mixte ; les pauvres, accablés de dettes, étaient réduits à engager leurs champs, à vendre leurs enfants, à tomber eux-mêmes dans l’esclavage et cherchaient à se soulever contre les riches : tel était le résultat de la législation de Dracon (V. ce nom), devenue intolérable.

Dans ces conjonctures, tous les yeux se tournèrent vers Solon, qui paraissait seul capable d’imposer une organisation nouvelle : il appartenait, à la vérité, aux Eupatrides, mais il n’avait pris aucune part à l’oppression des riches, et, d’autre part, il ne pouvait être soupçonné de partialité pour les pauvres ; il fut nommé archonte en 391 d’un accord unanime ; il montra aussitôt sa sagesse et sa modération en refusant la tyrannie qu’on lui offrait : son but principal fut de combler l’abime qui séparait les nobles du peuple, de briser la tyrannie des premiers, de relever les seconds, et de donner à tous une part dans le gouvernement dans la cité. Les réformes de Solon portèrent sur quatre points : il fit une réforme économique, la seisachthia, une réforme de la constitution, une réforme de la législation et une réforme de la monnaie, des poids et mesures. La seisachthia ou décharge partielle des dettes, rendit la liberté à ceux qui s’étaient vendus comme esclaves et sauva ceux qui étaient écrasés par ce qu’ils devaient ; les petits propriétaires de champs en profitaient également. La réforme constitutionnelle reposait sur des principes déjà anciens et substituait la richesse à la naissance, la timocratie à l’aristocratie : les droits politiques dépendaient des charges des citoyens ; les quatre classes de citoyens qui existaient auparavant furent maintenues ; les Pentacosiomédimnes, les Hippeis, lesZeugites, lesThètes ; cette division, qui a été souvent attribuée à Solon, ne date pas de lui. La première classe comptait un revenu de plus de 500 médimnes, la seconde 300, la troisième 200, et la quatrième, au-dessous, ne payait pasd’impôts ; on ne sait pas exactement comment était estimé dans cette organisation le capital immobilier (industrie et commerce), ni comment il se rattachait aux différentes classes. Un grand pas dans le sens de la démocratie était fait par la réforme qui permettait au peuple entier de prendre part à l’assemblée générale, et par l’organisation du tribunal populaire de l’Héliée (V. Héliaste). Pour balancer le pouvoir donné ainsi au peuple, Solon décida que les magistrats ne pouvaient être pris que dans les trois premières classes ; il organisa, en outre, deux conseils que Plutarque appelle « les ancres de la république », le Sénat et l’Aréopage : le premier composé de 400 membres qui préparaient les lois, et le second composé de tous les archontes sortant de charge. Les tables de Solon contenaient une législation traitant toutes les matières, religieuses, politiques, civiles, criminelles, commerciales, etc. : il conserva les lois de Dracon pour un certain nombre de matières, en particuber l’assassinat et le meurtre ; les lois furent gravées sur des tables de bois {axones), placées sur la place publique et plus tard sur des piliers de pierre à quatre faces (ki/rheis). La réforme de la monnaie et des poids et mesures donna pour la première fois à Athènes une monnaie particulière (jusqu’alors on se servait de celle d’Egine), ainsi que des poids et mesures éginétiques ; le taux de la monnaie devint celui appelé eubéen ; la mine prit une valeur de 100 drachmes (au lieu de 73 que valait celle d’Egine). Solon ne se figurait pas avoir fait des lois éternelles : il s’était efforcé d’accommoder plutôt les lois à l’état des choses