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SOLO VIE V — SOLUBILITE

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base de l’ancienne théorie slavophile. Mais, l’esprit à la fois poétique et mystico-métaphysique de Vladimir Soloviev ne pouvait longtemps se contenter d’une doctrine étroite et exclusive. Sans renoncer au patriotisme russe des slavophiles, il ne voulut pas faire, comme eux, abstraction de l’Occident civilisé. Il se montra du moins disposé à lui consentir un sacrifice considérable, qui ne serait autre que l’union des Eglises orthodoxe et catholique, et il exposa éloquemment son idée dans son livre (en français : la Russie et l’Eglise universelle (1889). Deux ans après, il développa des idées connexes dans son livre : Histoire et avenir de la théocratie. Citons encore parmi ses ouvrages : ridée russe (Paris, 1888, in-8) ; Question pénale au point de vue éthique (Paris, 1897, in-8) ; la Peine de mort (adapté du russe, par Mali Krogius (Paris, 1898, in-8). Très discuté et très attaqué en Russie, où ses idées soulevèrent parfois des tempêtes, Vladimir Soloviev n’en est pas moins partout accueilli comme un charmeur dont la philosophie mystique s’enveloppe d’une grande érudition et d’une grâce infinie non dépourvue d’humour. SOLOVIEV (Alexandre-Konstantinovitch), révolutionnaire russe, né en 1840, pendu à Saint-Pétersbourg le 10 juin 1879. Professeur, puis employé, il s’affilia aux nihilistes et tira, le 14 avr. 1879, cinq coups de revolver sur le tsar Alexandre I er , sans l’atteindre. SOL RE. Rivière du dep. du Nord (V. ce mot, t. XXV, p. 6).

SOLRE-le-Château. Ch.-l. de cant. du dép. du Nord, arr. d’Avesnes ; 2.767 hab. Slat. du ch. de fer du Nord. SOLRE (Prince de), maréchal de France (V. Croy). S0LR1NNES. Com. du dép. du Nord, arr. d’Avesnes, cant. de Solre-le-Château ; ISO hab.

SOLTERRE. Com. du dép. du Loiret, arr. de Montargis, cant. de Châtillon-Coligny ; 330 hah. Stat. du chem. de fer P.-L.-M.

SOLSTICE (Astron.). On appelle solstice le point milieu de chacune des deux portions inégales d’ellipse entre lesquelles la ligne des équinoxes partage l’orbite apparente du Soleil. Le solstice d’été, qui commence la saison d’été, se trouve ainsi à égale distance de l’équinoxe de printemps et de l’équinoxe d’automne, le solstice d’hiver, qui commence la saison d’hiver, à égale distance de l’équinoxe d’automne et de l’équinoxe de printemps. L’entrée du Soleil dans le signe du Cancer (V. Zodiaque) marque, d’ailleurs, l’instant précis du premier, son entrée dans le signe du Capricorne, l’instant précis du second. Mais comme la durée de l’année civile ne concorde pas avec celle de l’année solaire (V. Année), l’heure et même le jour en varient sans cesse. Ex. : ann. 1900, solst. d’été, 21 juin, à 9 h 49’ n s., et solst. d’hiver, 22 déc, à 6 b 51 m m. ; ann. 1901 , solst. d’été, 22 juin, à 3 h 37 m m., et solst. d’hiver, 22 déc, à midi 45 m . Quant au nom de solstice, il vient, on le sait, de ce que le Soleil, qui est alors à sa plus grande déclinaison boréale (solst. d’été) ou australe (solst. d’hiver), parait, pendant plusieurs jours, demeurer stationnaire dans le ciel. Le solstice d’été de l’hémisphère boréal est le solstice d’hiver de l’hémisphère austral, et réciproquement. Pour prévenir les confusions, les astronomes emploient, de préférence, les dénominations solstice de juin et solstice de décembre.

SOLTYK (Roman), général et patriote polonais, né à Varsovie en 1791, mort à Saint-Germain-en-Laye le 22 oct. 1843. Fils du maréchal de la diète, Stanislas Soltyk, et de la princesse Caroline Sapiéha, il fut élevé à Paris sous la surveillance de Kosciuszko, entra en 1805 à l’Ecole polytechnique et, deux ans après, s’engagea dans l’armée du grand-duché de Varsovie. Il se distingua pendant la campagne de 1809, passa dans l’état-major de Napoléon et lut fait prisonnier à la bataille de Leipzig. Après la conclusion de la paix, il ouvrit à Varsovie un magasin de fers, entra dans les sociétés secrètes, reçut en 1821 la nomination de député à la diète de Varsovie. Impliqué en 1820 dans un procès politique, il fut aequillé, reprit sa place à la diète où il proposa, en 1829, d’élever les paysans au rang des propriétaires libres, prit une part active à la révolution de 1830, commanda les voivodies de la r. dr. de la Vistule, y organisa 47.000 gardes nationaux et proposa à la diète la déposition du tsar Nicolas I er et la proclamation de la souveraineté nationale ; il commandait l’artillerie pendant la défense de Varsovie contre Paskievitch, résista jusqu’au dernier moment, puis se rendit à Plock et de là eu Angleterre pour solliciter une médiation des puissances occidentales. Ensuite il se fixa en France. Il a publié en français : Précis historique de. la révolution du 29 novembre (Paris, 1833, 2 vol.) et ISapoléon en 1812.

SOLUBILITÉ (Phy s. ). Un grand nombre de corps solides , liquides ou gazeux sont susceptibles de se dissoudre dans les liquides. En général, le phénomène est limité, et une quantité donnée de liquide ne peut dissoudre qu’une quantité déterminée d’un corps dans certaines conditions de température et de pression. On dit alors que la solution est saturée (V. Saturation). Cette quantité limite est d’ailleurs très variable avec la nature du corps, avec celle du dissolvant et avec la température. Si on la rapporte à un litre du dissolvant, elle peut n’être que d’une fraction de milligramme (sulfate de baryum) ou de plusieurs kilogrammes (chlorure de calcium, iodure de sodium, etc.). Cette quantité de matière que peuvent dissoudre 100 parties en poids du dissolvant à une température déterminée a été et est encore appelée parfois le coefficient de solubilité de la substance dans le dissolvant, à la température considérée. On adopte plus généralement la définition suivante, proposée par Etard, qui a l’avantage de conduire à des résultats plus simples pour les lois de la solubilité : on appelle coefficient de solubilité d’un corps le poids de ce corps exprimé en grammes qui se trouve dans 100 gr. de solution saturée à la température considérée. Parfois le phénomène de solubilité n’est pas limité ; ainsi une quantité quelconque d’alcool peut se dissoudre dans une quantité quelco nque d’eau : on exprime ce fait en disant que les deux liquides sont miscibles en toutes proportions ou bien que le coefficient de solubilité (avec l’ancienne définition ) est infini ; il tend vers 100 avec la définition de Etard. Ce même phénomène, assez fréquentaveclesliquides, se présente aussi avec les solides à des températures plus élevées que la température ordinaire : le sucre, la potasse, l’azotate d’ammonium sont solubles en quantités quelconques dans une masse d’eau déterminée à une température supérieure à 100°. Quand il s’agit d’exprimer la solubilité d’un gaz dans un liquide, on exprime les résultats en indiquant le volume de gaz mesuré à 0° et à la pression de 760 qu’un certain volume de liquide est capable de dissoudre à une température déterminée. Ainsi l’on dit qu’à 0° un litre d’eau peut dissoudre à la pression ordinaire 1. 049^6 de gaz ammoniac ou 0’,019 d’hydrogène ; ce sont là les limites extrêmes de la solubilité des gaz dans l’eau à 0° sous la pression atmosphérique. Cette solubilité varie, comme on le voit, dans des limites étendues ; elle est, en outre, influencée non seulement par la température, mais aussi par la pression dans des proportions considérables.

Coefficients de solubilité des solides. Comme nous l’avons vu, on peut indiquer la solubilité d’un solide dans un liquide à l’aide du coefficient de solubilité et l’on peut par suite dresser des tableaux de solubilité pour les divers corps et les divers dissolvants ; mais ces coefficients étant influencés en général par la température, il sera indispensable d’indiquer leurs valeurs pour diverses températures, espacées de 10 en 10 degrés par exemple. On arrive à un résultat beaucoup meilleur en représentant par des lignes les solubilités des corps. Pour cela on trace deux axes rectangulaires de coordonnées ; comme abeisses, on prend les températures et comme ordonnées les coeflîcients de solubilité aux diverses températures, en adoptant la définition de Etard. On trouve alors, en joignant par