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SPINAL — Sl’INOLA

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n’entraîne pas la mort. La plaie opératoire se cicatrise dès le quatrième ou le cinquième jour, et l’animal continue à vivre. Mais des troubles apparaissent du côté du larynx, du pharynx, du sterno-mastoidien et du trapèze. L’animal sur lequel on pratique cette opération présente une altération de la voix, de la difficulté de la déglutition et de l’essoufflement dans les grands mouvements et dans les efforts. Si l’animal est au repos, tous les phénomènes précédents semblent ne pas exister. Si l’on arrache un des spinaux, on constate l’immobilité de la moitié correspondante de la glotte, la corde vocale de ce côté est à peu près immobile, tandis que celle du côté opposé continue à exécuter les mouvements normaux. Si l’animal crie, sa voix est rauque, parce que le courant d’air de l’expiration franchit une ouverture à moitié fermée, d’un côté par un ligament tendu, de l’autre par un ligament relâché. Si l’on arrache les deux spinaux, la glotte ne peut plus se fermer. Lorsque l’animal veut pousser un cri, les cordes vocales, flasques et écartées, ne peuvent se rapprocher, et il ne parvient à faire entendre qu’un souffle expirateur ; il y a aphonie. Mais la glotte reste ouverte et la respiration est libre. Dans ce cas. les muscles du larynx sont paralysés, à l’exception du crico-aryténoïdicn postérieur, qui est animé par le pneumogastrique (V. Larynx, t. XXI, p. 979). Après l’arrachement des spinaux, la déglutition n’est pas abolie, et le bol alimentaire passe du pharynx dans l’estomac ; mais, l’occlusion du larynx n’étant pas complète, il passe des aliments dans la trachée. Ces troubles se produisent surtout lorsqu’on irrite les animaux et qu’on provoque chez eux des mouvements d’inspiration au moment où la déglutition s’effectue. Les filets inhibiteurs cardiaques qui existent dans le pneumogastrique viennent en réalité du spinal. Si l’on attend quelques jours, après avoir sectionné ou arraché les spinaux, on constate que l’excitation du vague ne provoque plus l’arrêt du cœur, les fibres spinales ayant subi la dé générescence. En fait, le spinal, ayant même origine que les fibres motrices propres du vague (noyau ambigu), doit être considéré comme partie de la branche motrice du pneumogastrique qui devrait s’appeler le nerf vago spinal. J.-P. Lanclois.

SPINCOURT (Supincurt [1183]). Ch.-l. decant. du dép. de la Meuse, arr. deMontmédy, vallée de l’Othain ; 453 hab. Stat. sur la voie ferrée de Conflans à Longuyon. Siège d’une prévôté ; marquisat érigé le 12 avr. 1723 par le duc de Lorraine Léopold l or en faveur de Pierre-Louis-Joseph des Armoises. Ce marquisat comprenait : Eton, Gauraincourt, Houdelancourt, Saint-Pierrevillers, Saint-Supplex. E. Ch.

Biiîl. : Bonnabelle, Notice x ur Spincourt, dans Monit. de l’Instract. primaire, déc. 1881.

SPINDLER (Karl), romancier allemand, né àBreslau le 16 oct. 1796, mort à Freiersbach (Bade) le 12 juill. 1855. Son père ayant été nommé organiste à la cathédrale de Strasbourg, il fit dans cette ville ses études secondaires et quelques études de droit qu’il abandonna bientôt pour le théâtre. Pendant dix ans, il parut, sans grand succès, sur diverses scènes de l’Allemagne du Sud, quand Walter Scott lui fit trouver sa véritable voie en lui révélant son talent de conteur. Dès 1825, il quitta définitivement le théâtre pour se vouer à la littérature. Nous le trouvons en Suisse, à Stuttgart, à Munich et enfin à Bade, où il vécut, depuis 1832 jusqu’à sa mort. L’un des romanciers les plus féconds de l’Allemagne, il jouit longtemps d’une vogue considérable et, à quelques égards, légitime, qui, pour tel de ses romans, Der Jude, par exemple (1827, trad. franc., 1828, 5 vol.), dure encore. Il joignait à une imagination vive et à une sensibilité délicate un remarquable talent d’observation, et s’entendait à merveille à faire revivre le passé de ces petites villes allemandes qu’il avait parcourues durant sa jeunesse errante. Ses œuvres abondent en petits tableaux pleins de fraîcheur et de vie, mais ne sont, le plus souvent, que des improvisations faciles, sans nul souci de la composition et du style. On lit encore : Der Bastard (1826), DerJesuit (1827, 3 vol.), et Der Invalide (1831 , 5 vol.), tableau de la Révolution française. On a publié, outre ses Œuvres complètes en 95 vol. (Stuttgart, 1854- 58), un choix en 14 vol. (1875-77).

SPINELLE (Miner.). AIuminatedemagnésie(MgO,Al 2 :i ) cristallisant en octaèdres réguliers. La magnésie peut être remplacée par du fer, du zinc, du manganèse, de la magnésie, et l’alumine par du fer et du chrome, aussi le groupe des spinelles comprend-il plusieurs espèces. Le spinelle proprement dit (MgO,Al 2 3 ) est peu coloré, bleuâtre, bleu violacé, bleu indigo, mais le plus souvent il est rouge et alors il peut être utilisé daus la joaillerie. Le rubis spinelle, bien que moins estimé que le rubis d’Orient, fournit cependant des gemmes qui ont une grande valeur. Le rubis balais est un spinelle rose possédant une légère teinte bleuâtre ; le rubis almandin a la teinte du grenat almandin, et le rubwelte la couleur rouge orange. Densité, 3,5 ; dureté, 8. Infusible dans les acides et infusible au chalumeau. Le spinelle pléonaste ou spinelle noir contient du fer en grande quantité à l’état de protoxyde et à l’état de sesquioxyde. La picotite, qui se trouve dans la Iherzolite, contient un peu de chrome. Les spinelles employés en joaillerie viennent deCeylan et de Birmanie. SPINELLi Parrj (Gaspari di Spinello), peintre italien, né à Arezzo vers 1444, fils et élève de Spinello, puis de Lor. Ghiberti à Florence, le Masolino da Pauicale et D. Lorenzo degli Angeli. Mauvais dessinateur, il faisait des ligures longues et minces et leur donnait des mouvements exagérés. Ses œuvres de l’ancienne cathédrale d’Arezzo ont disparu ; à San Cristofano, on trouve de lui un Crucifié avec des anges pleurant, à San Francesco, une Cène, etc. Vasari, dont il était compatriote, l’a représenté avec partialité comme un peintre de premier rang. SPINODE. Synonyme de point de rebroussement (V. ce mot).

SPINOLA. Famille italienne, des plus anciennes de Gènes. Comme la plupart des familles italiennes, elle s’adonna d’abord au commerce, surtout avec l’Orient, où elle accumula d’immenses richesses. Entre temps, ses membres prirent une part très active au gouvernement de leur ville, dont ils occupèrent souvent les plus hautes dignités, et combattirent sur mer avec honneur. On dit qu’elle descend d’Wo Visconte. Guida fut consul de Gênes en 1102, 1106, 1110, 1112. Oberlo fut, en 1270, un des deux capitani del popolo e comune, plusieurs fois consul, lommaso vainquit les Pisans au cap Corse. Galeotto fut encore, de 1335 à 1339, un des deux capitani del popolo. Cependant, les Spinola furent très souvent appelés comme podestats dans d’autres communes italiennes. Dans la guerre de Chioggia, Gaspare porte la guerre en Istrie et y obtient des succès remarquables. En 1435, Francesco soutient le siège de Gacte contre Alphonse d’Aragon, et, de retour, délivre sa patrie du joug du duc de Milan. Mais la famille devient vraiment célèbre à la fin du xvi e et au commencement du xvn e siècle à cause des deux frères Federigo, grand amiral d’Espagne, tué en 1603 dans une bataille navale sous Ostende, et le marquis Ambrogio, un des plus grands capitaines de son temps. Ambrogio, né à Gènes en 1571, mort à Castelnuovo di Scrivia le 25 sept. 1630. entra, à trente ans, au service de Philippe III d’Espagne. Envoyé dans les Pays-Bas, il combattit contre Maurice de Nassau. Après la mort de son frère, il eut la direction des opérations sous Ostende, où il ne put entrer qu’en 1604, après trois ans de siège. Il fut dès lors opposé habituellement à Maurice de Nassau . En 1620 il envahit, avec 23.000 hommes, le Palatinat. mais fut rappelé en 1621, aux Pays-Bas, comme général en chel : il s’empara de Brèda, en juin 1625, après un siège d’une année. Malade et mécontent, il démissionna, fut envoyé en Italie, ou il assiégea et prit Casai en 1621». En butte à l’envie des courtisans, mécontent du roi. il