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ZORILLA — ZOROBABEL

élu président des Cortès (janv. 1870), accueillit avec empressement Ataédée de Savoie, proclamé roi d’Espagne, et devint président du conseil des ministres (24 juil. 1871). La confiance témoignée par la Chambre à son rival politique Sagasta le détermina à quitter le pouvoir le 3 oct. suivant. Il se démit même, quelques mois plus tard (31 mai 1872), de son mandat et fit mine de renoncer à la vie politique. Mais il ne tarda pas à y rentrer et reparut à la tète du ministère (13 juin) avec un programme de réformes démocratiques que l’état troublé de l’Espagne ne lui permit pas de réaliser. L’abdication d’Amédée (4 fév. 1873) fut suivie de sa propre chute et môme de sa retraite en Portugal, d’où il ne rentra qu’en 1874, rallié au parti de la république conservatrice représenté par Castelar. Bientôt après, le coup d’Etat militaire de Martinez Gainpos fit monter sur le trône Alphonse XII. Ruiz Zorilla qui, non seulement ne se rallia pas au nouveau régime, mais se déclara partisan de la république radicale, fut chassé de son pays (fév. 1875) et alla vivre à Paris ou, rejoint par son coreligionnaire Salmeron, il publia eu déc. 187G un manifeste démocratique qui eut en Espagne un grand retentissement. Accusé de conspiration par le ministère Canovas del Castillo, il vit ses papiers saisis par le gouvernement français (juil. 1877), quilefrappa d’expulsion. Réfugié en Suisse, il ne put rentrer à Paris qu’en mars 1879. Le parti libéral, qui était arrivé aux affaires avec Sagasta, lui permit de rentrer dans sa patrie. Mais il s’y refusa, d’accord avec ses amis politiques (juin 1881) et, du fond de l’exil, continua d’entretenir l’agitation républicaine et les espérances de son parti en Espagne. En 1888, par un nouveau manifeste, il réclama la convocation d’une assemblée constituante et exposa son programme de réformes. Le rétablissement du suffrage universel (1890) accrut sou influence. Sa candidature aux Cortès, en même temps que celles d’un assez grand nombre do ses partisans, triompha aux élections générales de mars 1893. Mais la défection de Castelar qui, en présence des embarras extérieurs de l’Espagne, se rallia à la monarchie (1894) et les habiles manœuvres de Sagasta neutralisèrent ce dernier succès. A. D.

ZORILLA y Moral (Don José), poète espagnol, né à Valladolid le 21 févr. 1817, mort à Madrid le 22 janv. 1893. Fils d’un haut fonctionnaire de Ferdinand VII, Zorilla fit ses études au séminaire des nobles à Madrid et entra dans la carrière judiciaire à Tolède. Invinciblement attiré vers la littérature, il abandonna ses fonctions pour venir à Madrid où il entra dans le journalisme (1830) ; il se fit connaître par une élégie qu’il lut sur la tombe de Larra (Figaro). En 1841 parurent ses Cantos del Trovador, collection de légendes poétiques, où il a mis le meilleur de son talent. En 1843, il publia les Flores perdidas. Puis vinrent au théâtre les triomphes de El Zapatero y el Rey, Don Juan Tenorio (1844L. Traidor, inconfeso y Martir (1849). Vers celte époque Zorilla fit de longs séjours à Paris et à Bruxelles ; c’est à Paris qu’il publia son beau poème âéGrânttda, accompagné de la. Leyenda de Alhamar (1853-51). En 1855, il partit pour le Mexique où il se vit l’objet des plus glorieux hommages. En 1866, il revint à Madrid, ou il publia EL Album de un loco (1867), puis un Poema feligtosà (1869), en 1877 des Composiciones varias. Membre de l’Académie espagnole, il fut honoré par elle de sa médaille en 1883 ; en 1887, une pension lui fut votée à titre de récompense nationale et, le 22 juillet 1889, on remit solennellement au poète, dans le palais de Charles-Quint, à Grenade, une couronne d’or. Zorilla est le plus célèbre des romantiques espagnols ; il a imité la manière de Chateaubriand et de Victor Hugo. Ses légendes les plus renommées sont : la Princesa doua Luz ; Historia de un Espûnùl y dos Francesas ; Margarila la Tornera, qui font partie des Cantos del Trovador. II en a publié depuis quelques autres : La Ro.sa de Alcjandria ; la Leyenda del Gid ; el Canlar del

Ilomero, qui sont regardées comme inférieures. Pour son théâtre, il s’est inspiré de la forme de Calderon. Des pièces que nous avons citées, Don Juan Tenorio, la plus populaire, se joue encore chaque année dans toute l’Espagne, à la Toussaint. On peut citer encore parmi ses œuvres dramatiques : A buen juez mejor lesligo ; La Mejor Rax>on la Espada ;El punal del Godo ; la Princesa dona Luz et Marguerita la Tornera, ces deux dernières tirées de deux de ses légendes.

ZORILLE (Zool.). Genre de Mammifères Carnivores de la famille des Melinœ (V. Blaireau), caractérisé par des dents au nombre de trente-quatre et plus semblables à celles des Martes qu’à celles des Blaireaux. La forme du corps rappelle aussi les Martes : les membres sont courts, à cinq doigts en avant, la queue moyenne, touffue à son extrémité ; le pelage est long et lâche. Le Zorille du Cap (lclony.r Zorilla), de la taille du Putois, à pelage noir rayé de blanc sur les flancs, rappelant par sa coloration et son odeur offensive les Moufettes (V. ce mot), habite l’Afrique, au S. du Sahara. Une seconde espèce (Iclonyx lybica), habite le N. de l’Atrique, l’Algérie, l’Egypte, l’Abyssinie et l’Asie Mineure. Les mœurs diffèrent peu de celles de notre Putois. Une espèce fossile (Ictonyx antiqua ) habitait le S. de la France aux époques miocène et pliocène. E. Trouessart.

ZORN (Anders-Lconard), peintre suédois, né à Utinedal le 18 févr. 1860. En 1882, il s’établit pour quelques années à Londres, où il obtint de grands succès comme peintre de portraits. En 1889, il vint demeurer à Paris, mais continua à faire de très fréquents séjours en Suède, en Amérique (1893) el ailleurs. Son talent de coloriste, l’habileté de ses jeux de lumière, son extraordinaire virtuosité, lui ont valu une grande réputation. Parmi ses tableaux, citons : un Eté en Suède (1S90) ; Portrait de M. Spuller, Rrasserie à Stockholm, la Valse, Dans l’atelier (1891) ; Minuit en Suède, Omnibus, Réveil (1892) ; Ma femme, Grand’ mère, Paysage, Vénus de la Villelte, Dimanche matin en Dalécarlie (1893) ; un Toast, Foire, Margit (1894) ; Portrait de tlenan. Lecture (1895) ; Portrait de l’artiste (1896) ; Portrait du roi Oscar (1898) ; Mère, Nuit du 24 janvier à Mora, etc. Zoru est aussi graveur de mérite et même sculpteur à l’occasion. Th. G.

ZORN de BulaOh (Hugo, baron de), homme politique alsacien, né le 8 févr. 1851 ; rallié à l’Allemagne, il a représenté Ersteiu-Molsheim au Rëichstag (1881-87 et depuis 18 ;)0), et à la diète alsacienne ; il a été nommé en janv. 1895 sous-secrétaire du département de l’agriculture et travaux publics du ministère d’Alsace-Lorraine. ZORNDORF. Village de Prusse, au N.-E. de Custrin où, le 23 août 1758, Frédéric II livra une meurtrière bataille aux Russes.

ZOROASTRE. Nom grec du législateur légendaire de la religion des anciens Perses, professée par eux à l’époque des Achéménides et des Sassanides et conservée par les Parsis (V. les art. Avesta, Parsis.me et Perse). L’orlhographe exacte serait Zaratliushlra dont les Parsis ont fait Zârdùsht (Zerdoucht). On admet que /.oroastre a réellement vécu au vi e siècle av. J.-C. dans l’Iran oriental, auprès d’un prince Vishtâspa (qui n’est pas le personnage de ce nom père de Darius). Ce prince, peut-être Bactfien. protégeait Zoroastre dont il partageait les doctrines ; de même les frères Frashaoshtra Hvôgva et Dshàmàspa Hvôgva , parents de lui par sa femme. Les rédactions récentes de l’Avesta et les écrits pehlvis (V. ce mot) ont transfiguré Zoroastre en un être surhumain. Sur sa doctrine dualiste et l’évolution historique du mazdéisme, V. AvEsrA ;cf. aussi Ahura Mazda, Angra Mainyii, Mitiika et les art. Parsis.me, Peiilvi, Perse, où l’on trouvera la bibliographie.

ZOROBABEL, le premier restaurateur de l’Etat jui. après la captivité de Babylone, membre de la famille de David. Il aurait pris, avec onze autres chefs, la tète delà colonne de 42.000 exilés des tribus de Juda et de Ben-