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ZOROBABEL — ZOUAVE
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jamin, qui profitèrent de la permission donnée par Cyrus pour rentrer en Palestine et travailler à la restauration du Temple et au rétablissement du culte. Cette œuvre difficile, entravée par le mauvais vouloir des Samaritains, hautainement tenus à l’écart, n’aboutit que très imparfaitement. On se demande si le nom de Sesbassar, dont use le Livre d’Esdras, désigne bien Zorobabel ou doit s’appliquer à un autre personnage. M. Vernes.

ZORZI (Bertolomé), poète vénitien, né entre 1230 et 1235. Durant la longue guerre qui, en 1255, éclata entre les Génois et les Vénitiens, il fut fait prisonnier et retenu sept ans à Gênes (1266-73) Pendant sa captivité, il composa en provençal plusieurs sirventés, l’un pour défendre ses compatriotes attaqués par le troubadour génois Boniface Calvo, avec qui il se lia d’amitié, un autre pour déplorer la mort de Conradin (1268), un autre enfin à l’éloge des croisés de 1270. Il est en outre l’auteur de quelques sirventés moraux et chansons amoureuses. L’ensemble de ses œuvres forme dix-sept pièces. Elles ont été publiées par E. Lévy. (Der Troubadour Bertolomé Zorzi ; Halle, 1883). A. Jeanroy.

ZOSIME, historien grec contemporain de Théodose II, peut-être fils du préfet d’Epire, écrivit après 425 une histoire de la décadence de l’Empire romain en six livres, le premier va d’Auguste à Dioclétien (305 ap. J.-C) ; les trois suivants sont consacrés au ive siècle ; les deux derniers, aux événements de 395 à 440. L’auteur imite Polybe mais néglige la chronologie ; c’est un païen qui a été souvent attaqué injustement par les écrivains chrétiens.

ZOSIME ou ZOZIME ou SOZIME (Saint), confesseur ? 43e pape, ordonné le 48 mars 447, mort le 25 déc. 418. Fête, le 26 déc. Il était né à Mesuraca (Grèce). — Sous ce court pontificat se produisirent plusieurs faits de haute importance en l’histoire des prétentions du siège de Rome à la juridiction suprême sur l’Église. L’un d’eux tire sa principale signification des circonstances dans lesquelles Zosime condamna la doctrine pélagienne(V. Pelage, t. XXVI, p. 263). — En 418, Apiarius, prêtre de la Mauritanie, fit appel à Rome contre une décision d’Urbanus, son évêque, qui l’avait excommunié. Zosime se prononça contre cet évêque ; mais il ne put obtenir du concile de Carthage la condamnation qu’il réclamait en vertu de l’autorité qu’il prétendait avoir été attribuée au pape par les canons de Nicée. Le concile refusa de reconnaître ces canons, qui provenaient de Sardique, non de Nicée. — Une résistance analogue fut opposée par une partie des évêques de la Gaule contre une décision de Zosime instituant l’évêque d’Arles son vicaire en Gaule et lui conférant l’autorité métropolitaine sur la prov. de Vienne et sur les deux Narbonnaises. — Le titre de confesseur dont le Martyrologe romain décore ce pape est dû à une erreur commise par Baronius. Il reste de lui treize lettres.

Bibl. : Langen, Geschichte der römischen Kirche, 1881.

ZOSIME de Panopolis, le plus ancien des auteurs alchimiques (iiie siècle), dont nous possédons les écrits authentiques. Il est cité par le Syncelle et par Photius. D’après Suidas, il avait composé vingt-huit livres sur l’alchimie et une vie de Platon. La Collection des alchimistes grecs en renferme des extraits considérables : Mémoires authentiques, Livre de la Vertu, Livre sur la Vertu et l’Interprétation, etc. Une portion non moins étendue de son œuvre a été conservée dans une traduction syriaque. Plusieurs de ces livres sont consacrés spécialement à l’étude d’un métal déterminé et de ses dérivés en industrie et en orfèvrerie. Mais ils débutent, en général, par une sorte de préface mystique, fortement imprégnée de gnosticisme et parfois de magie et remplie d’allégories symboliques qui se sont perpétuées pendant tout le moyen âge. Les recettes qui suivent présentent un caractère pratique et réel. On y trouve décrits les premiers appareils de distillation. M. B.

Bibl. : Berthelot, Collection des alchimistes grecs. — Du même, Histoire de la chimie au moyen âge, t. II, Alchimie syriaque.


ZOSTER (Dermat.) (V. Zona).

ZOSTERA {Zostera L.) (Bot.). Genre de la famille des Naïadées, formé de plantes herbacées qui vivent dans la mer. Les tiges rampantes, radicantes, portent de longues feuilles linéaires, engainantes à la base. Les fleurs, monoïques, sont réunies en un épi terminal entouré d’une spathe formée par la partie inférieure des feuilles. L’axe aplati de l’épi porte toutes les fleurs du même côté, vers la fente de la spathe. Les fleurs sont disposées en deux séries parallèles où les mâles alternent réguhèrement avec les femelles. La fleur mâle est réduite à une étamine et la femelle à un carpelle 4 —ovulé. Le Zostera marina L. forme de véritables prairies sous-marines dans les estuaires de la mer du Nord et de l’Atlantique ; ses feuilles desséchées peuvent être utilisées en guise de crin. ZOSTEROPS (Ornith.). Genre de la famille des Méliphagidés (V. ce mot), renfermant de petits Oiseaux de la taiUe de nos Mésanges et ayant à peu près les mêmes mœurs. Leur plumage est ordinairement varié de jaune, de vert et de blanc, et tous ont un bourrelet de plumes soyeuses blanches autour de l’œil. Ils habitent l’Austra-He, la Malaisie, le Japon, la Polynésie, le S. de l’Afrique et Madagascar. On en a décrit plus de soixante espèces. Nous citerons le Zosterops madagascariensis, ou le TcHÉRicH de Latham, que ce naturaliste avait classé parmi les Fauvettes. Il est vert olivâtre dessus, jaune dessous, et habite Madagascar, où il vole par petites troupes de sept à huit, allant d’arbre en arbre pour y chercher les chenilles dont il se nourrit. Le nid est suspendu à l’extrémité d’une branche. E. Try.

ZOTEUX. Com. du dép. du Pas-de-Calais, arr. de Montreuil, cant. de Huckueliers ; 407 hab.

ZOTHÈQUE (Antiq. rom.). Cabinet de repos, où l’on pouvait se retirer pour faire la sieste ou étudier à l’aise, loin des importuns. C’était une sorte de boudoir, attenant à une pièce plus grande, qu’il était de mode d’aménager dans les maisons riches ou les villas, à l’époque impériale (Pline, Epist., II, 47). Sur plusieurs inscriptions, le mot Zotheca désigne une niche où l’on plaçait une statue de divinité. P. M.

ZOTOV (Konon-Nikititch), écrivain russe, contemporain de Pierre le Grand. Il a écrit un certain nombre de traductions de l’aUemand, et un ouvrage original, intitulé Conversation d’un amiral avec un capitaine au sujet du commandement (4724).

ZOTOV (Raphaël-Mikhaïlovitch), écrivain russe, né en 4794, mort en 4874. Ecrivain d’une inépuisable fécondité, il a inondé le théâtre et les revues de pièces de théâtre et de romans (surtout de romans historiques), dont le souvenir n’a guère survécu à leur auteur.

ZOUAFQUES. Com. du dép. du Pas-de-Calais, arr. de Saint-Omer, cant. d’Ardres ; 439 hab.

ZOUAVE. Les zouaves (en arabe zouaouas) tirent leur nom d’une confédération de tribus kabyles habitant les gorges du Djurjura. Créés, à l’effectif de deux bataillons, par une ordonnance royale du 24 mars 4834, au lendemain, par conséquent, de la conquête d’Alger, ils eurent d’abord, en principe, un recrutement indigène. Mais on dut bientôt y enrôler des Européens et, en 4844, à la suite d’une réorganisation, le corps fut porté à trois bataillons sous le commandement d’un colonel. En 4852, il en fut fait trois régiments, qui se couvrirent de gloire en Crimée, puis en Italie. De nos jours, les zouaves, vulgairement appelés « chacals » ou « zouzous », forment quatre régiments, de 5 bataillons à 4 compagnies chacun, plus 2 compagnies de dépôt et un cadre complémentaire. Ils ont le même recrutement et sont sous le même régime que les troupes de la métropole. Le 4e régiment tient garnison à Alger ; le 2e régiment, dont le drapeau a été décoré à la bataille de Magenta, à Oran ; le 3e régiment, dont le drapeau a été décoré au combat de San Lorenzo (Mexique), à Constantine, Sétif, Guelma, Batna ; le 4e régiment, à Tunis. Le 1er et le 4e régiment ont chacun, depuis quel-