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ZOUAVE — ZRINYI

ques années, leur cinquième bataillon détaché à Paris. Il y a, d’autre part, 10 bataillons territoriaux de zouaves, à Alger (l e, ’et 10 e ), Médéah, Dellys, Oran, Tlemcen, Mascara, Constantine, Bone et Bougie. Pour l’uniforme des zouaves, V. Infanterie, t. XX, p. 772.

ZOUG. Ville, canton et lac de Suisse (V. Zur,). ZOUÏLA. Ancienne capitaledu Fezzan, peuplée d’Arabes Chorfa, à 150 kil. E. de Mourzouk, dans l’oasis de Cherguiya.

ZOULFA. Ville de la péninsule arabique, dansleNedjd, à 115 kil. N.-O. de Toueïm. Située à l’entrée d’une vallée qui conduit à Hiad, capitale de l’Etat des Ouahhabites, elle a une grande importance militaire et commerciale. Ses habitants se livrent au commerce par caravane et fréquentent les marchés de Zobetr, Koveït et Bassorah. C’est sous ses murs qu’en 1801 Abdallah ben Sooud rassembla les troupps ouahhabites qui prirent et pillèrent les sanctuaires chiites du voisinage de l’Euphrate, Mechched-Ali et Kerbela. Cl. Huart.

ZOULLA. Village de l’Erythrée (V. Adulis). ZOULOULAND. Ancienne colonie britannique incorporée au Natal (V. ce mot) le 1 er déc. 1897. La veille, on avait annexé au Zoulouland le Tongaland. L’ancien chef des Zoulous, Dinizoulou, fut ramené de Sainte-Hélène afin de servir d’intermédiaire entre les indigènes et les Anglais. Le Natal ainsi agrandi comprend 70.890 kil. q. et 929.970 hab. (en 1901), dont plus de neuf dizièmes de noirs. L’ancien Zoulouland, situé au N.-E. du Natal dont le séparait la Tugela, mesurait 27.970 kil. q. ZOULOUS (Anthrop.). Les Zoulous sont une des branches, la plus réputée pour sa valeur, de la grande famille cafre ou bantou. Cette famille, qui occupe l’Afrique orientale, entre le désert de Kalahari et la mer, n’a pas subi de dépression du fait de la conquête européenne, bien au contraire. L’éleveur de bétail boer ne peut pas plus se passer de la main-d’œuvre qu’elle lui fournit, que l’exploiteur de mines anglais. Le traitant qui fait des affaires ne s’enrichit qu’avec elle et grâce à elle. Et les seules petites cultures importantes par le nombre lui sont dues. La création des villes industrielles de l’Orange et du Transvaal lui ont grandement profité en faisant passer dans ses mains des salaires considérables. Aussi estimet-on que, au cours de ces cinquante dernières années, le nombre de ses représentants a triplé au S. du Limpopo. Il a augmenté de 35 °/ de 1891 à 1898, et peut être estimé aujourd’hui à près de 4 millions. Au N. du Limpopo, elle est représentée par les Matebelés ; dans la baie de Delagoa, par les Ba-Ronga ; entre le Kalahari et les Etats libres d’Orange et du Transvaal, par les Bctckouanas (V. ce mot), lesquels, par leur mélange avec les Bochimâns et les Hottentots, ont donné naissance à diverses populations métisses ; dans les Etats libres, surtout celui d’Orange, par les Basoutos. Son cantonnement primitif est sans doute le littoral, depuis le Limpopo, jusqu’au Cap, la grande Cafrerie proprement dite. Ses ancêtres ont, on le sait,, émigré là du Nord, peut-être sous la conduite de conquérants arabes qui ont été absorbés par l’élément noir. Mais dans aucune de ses tribus on n’a recueilli de souvenirs qui remontent au delà du présent siècle. Le créateur du peuple des Zoulous est un chef nommé Tchaka. Ce Tchaka s’était, en 1805, réfugié dans la tribu des Oumtétoua, dont le roi avait appris des Anglais la formation et l’armement d’armées régulières. Lorsqu’il devint à son tour roi de sa tribu, en 1810, celle-ci ne comptait guère que 2.000 hommes, s’occupant surtout du commerce du tabac. Il s’y créa une petite armée, s’assujettit les tribus environnantes, si bien qu’en 1820, dix ans après, les Zoulous pouvaient mettre sur pied 100.000 guerriers. Leur empire s’étendait alors sur tout le territoire du N.-E. du Cap, du moins à partir de la rivière Saint-John jusqu’à la baie de Delagoa. Il comprenait le Natal, le Zoulouland, au N. de la Tugela et une partie du Transvaal. Les conquêtes de Tchaka ont entraîné de grandes destructions d’hommes. Elles provoquèrent aussi des migrations de tribus rivales, notamment celles des Matebelt’s (V. ce mot), qui, remontant vers le N. et l’O., allèrent s’établir dans le pays desMa-Chona, entre le Limpopo et le Zambèze. D’autres tribus pour y échapper firent appel aux missionnaires. Tel est le cas des Basoutos chez lesquels une mission française fut créée en 1833, et parmi lesquels il y a aujourd’hui plus de 30.000 chrétiens sur 250.000 hab. Tchaka fut massacré par son frère Dingaan en 1828. Dingaan, auteur du massacre d’un parti de Boers en 1838, fut chassé à son tour par son frère Panda en 1840. Le fameux Cettiwayo était fils de Panda. Il lui succéda officiellement en 1872. En 1879, pour se soustraire à l’influence des Anglais, il ne craignit pas de soutenir contre ceux-ci une guerre dont certains épisodes sont presque historiques. Enfin défait, il fut peu de temps après, en 1883, réinstallé comme roi des Zoulous. Ceux-ci, en somme, quoique dépendants du Natal, ont conservé une certaine autonomie, comme d’ailleurs les Basoutos (V. Cap).

Us sont avec les Basoutos les représentants les plus purs, les plus vigoureux, les plus intelligents et les mieux faits du groupe bantou ou cafre. Beaucoup d’entre eux ont des physionomies très peu négroïdes. Ils diffèrent des vrais nègres par leur capacité crânienne notablement plus élevée, et par les proportions de leurs membres et surtout des membres intérieurs richement musclés. Leurs femmes, moins grandes, ont des traits masculins et sont très fortes. Leur buste est souvent très opulent, leurs hanches très larges, leurs cuisses et leurs jambes bien faites. Elles recherchent volontiers les unions avec les blancs. Telle est l’énergie de la race qu’elles se suicidaient plutôt que de se laisser emmener en esclavage. Les mœurs des Zoulous sont à peu près celles des Ba-Ronga, des Matebelés, des Basoutos, déjà en partie décrites. Leur vêtement est encore en général réduit au strict minimum, un morceau de cuir ou un paquet d’herbes suspendu devant et derrière pour les hommes, une ceinture garnie d’une courte frange pour les femmes. Mais ils aiment beaucoup les ornements, et leur costume de guerre et de fête, sans couvrir leur corps, est très compliqué. Ils sont très attachés aux habitudes polygamiques. Les cérémonies du mariage sont si longues et si difficiles et les exigences des familles si grandes que beaucoup d’entre eux ne peuvent se procurer de femmes qu’irrégulièrement. Mais une fois mariée, leur première femme s’emploie à leur en trouver une autre pour se décharger elle-même un peu des soins de la culture et du ménage. Ils cultivaient surtout le millet, le sorgho, plantes introduites du N.-E. de l’Afrique, mais aujourd’hui le mais l’emporte dans leur alimentation. Ils sont très bons chasseurs. Bibl. : Grandjean, l’Invasion des Zoulous dans le Sud-Est africain, dans Bullet. de la Soc. neuchâteloise de géographie, 1899, XI, etc. — James Bryciî, Impression of South Africa ; Londres, 1899, in-8, 3" édit. La South African philosophical Society a donné en 1898 (t. X) une nomenclature complète des ouvrages et articles parus sur l’Afrique du Sud depuis 1503.

ZOUSFANA. Rivière du Maroc (V. ce mot, p. 251). ZOUTPANSBERG. Distr. du Transvaal (V. ce mot). ZOZA. Corn, dudép. de la Corse, arr. de Sartène, cant. de Santa-Lucia-di-Tallano ; 280 hab.

ZOZIME (V.Zosime).

ZRINYI (croate Zrin ; dans les ouvrages historiques français des xvi e et xvn 9 siècles, Serin). Famille noble hongroise, d’origine croate, qui se vantait de descendre de la Gens Sulpicia. Du xn e au xvi° siècle, elle était toute- puissante sur le littoral adriatique et joua un rôle important dans l’histoire de la Croatie et de la Dalmatie. Cette famille s’appela au xn e siècle Subich, au xin e Brebir. C’est le fils de Paul Brebir, ban de Croatie et de Bosnie (1274-1312), nommé également Paul (mort en 1316) qui prit le nom de Zrinyi, emprunté à un château de Croatie. Au xvi e siècle, la famille devint illustre dans toute l’Eu-