Page:Grandmougin - Ode au colonel Denfert-Rochereau, 1879.djvu/22

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Devant le noir destin courbe son front dompté ;
Tu le sais, ton cœur saigne et pleure, mais qu’importe !
Et ton dédain refuse à l’ennemi la porte
De ta fulgurante cité !

Pendant qu’autour de toi ta patrie abîmée
Laisse s’évanouir, ainsi qu’une fumée,
De ses enfants vaincus les bataillons épars,
Tu roules des pensers toujours fiers, mais plus sombres,
Prêt à t’ensevelir sous de fumants décombres,
En embrassant tes étendards !

Seul, te voilà tout seul à troubler le silence
Qui plane nuit et jour sur les villes de France,
Héros majestueux servi par des héros !
On voit même, ô sublime ivresse du courage !
Les tiens faire cracher aux canons d’un autre âge
Des boulets oubliés dans les vieux arsenaux !

Un jour pourtant, hélas ! Belfort fut sans réplique !
Quand notre solitaire et morne République