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BREBIS COMPTÉES
LE LOUP LES MANGE

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S ur les bords du Lignon, ce beau fleuve au cours tortueux et sentimental près duquel tant d’amants ont vécu de soupirs et de larmes, un jeune berger menait paître ses brebis. Il n’avait rien de commun avec les bergers de l’Astrèe ; il ne s’appelait ni Lindamor, ni Sylvandre, ni Alcidore, ni Artamène ; il s’appelait Guillot tout court, et ne portait ni rubans à sa houlette, ni rose à son chapeau. Il avait dix-huit ans, et ce bouquet-là en vaut bien un autre ; deux yeux noirs, brillants comme deux