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MURAILLE BLANCHE,

Dona Séraphine. — Un diadème !… Quels magnifiques diamants ! Mais, Manrique, n’est-ce point une folie ? On dit partout, vous dites vous-même, que la fortune des Almeïda n’est plus ce qu’elle était jadis. Les terres que vous avez vendues, cette vie retirée que vous menez…

Don Manrique. — Rassurez-vous, Séraphine, l’étoile des Almeïda ne pâlit que pour un temps ; viennent des jours meilleurs, et vous verrez s’écarter les nuages dont elle s’entoure à présent. Jusqu’alors, n’ayez aucun scrupule à recevoir les présents dont j’ai tant de bonheur à vous combler. Et maintenant je pars. Adieu, ma reine et ma vie.

Dona Séraphine. — Adieu, mon amour et mon seigneur.


JOURNÉE TROISIÈME.
Un chemin dans une forêt. —


Don Luis De Souza. — Par ici, Garces : Tristan, par ici ! Carlos et Lisardo feront le guet dans l’autre hallier. Par Notre-Dame d’Atocha, ces hommes ne nous échapperont pas ! — Qu’on appelle le fiscal.

(Surviennent le fiscal et son escorte.)

Mes ordres sont-ils exécutés ?

Le Fiscal. — Toutes les issues de la forêt sont occupées à l’heure qu’il est. Les gardiens des ponts ont été avertis. Fussent-ils changés en lièvres, les fugitifs trouveraient fermées toutes les routes d’Espagne. Maintenant Votre Excellence daignera-t-elle me dire comment elle a su ?…