Dans nos banquets, mon unique consigne
Est d’éveiller la gaîté qui s’endort.
Nul n’y discute avec outrecuidance,
La politique a pour nous peu d’appas :
Ah ! monsieur Thiers, en fait de présidence,
Avec vous, moi, je ne changerais pas !
Les vendredis, au seuil de l’assemblée
Quand je parais pour présider aux chants,
Sans appareil, ma foi, j’entre d’emblée,
Et les tambours ne battent point aux champs.
Je vois, non pas l’intrigue et l’impudence,
Mais l’amitié s’empresser sur mes pas :
Ah ! monsieur Thiers, en fait de présidence,
Certes, avec vous je ne changerais pas !
Tous vos discours sont, à chaque passage,
À gauche, à droite, attaqués sans façon ;
Les miens, jamais ! Si je lis un message,
C’est, tous les mois, un toast à la chanson.
Des vers ce toast empruntant la cadence,
À droite, à gauche, excite des hurras :
Ah ! monsieur Thiers, en fait de présidence,
Certes, avec vous je ne changerais pas !
Les communards, de Paris à Versailles,
Vous ont forcé vite à déménager ;
Page:Grangé - Les Deux Présidences, paru dans Le Caveau, 1873.djvu/3
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