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Page:Grangé - Les Deux Présidences, paru dans Le Caveau, 1873.djvu/4

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Sans redouter ces horribles canailles,
En paix, chez Blot, je persiste à siéger.
Vous vous parquez là-bas avec prudence.
Tandis qu’ici nous prenons nos ébats :
Ah ! monsieur Thiers, en fait de présidence.
Non, avec vous je ne changerais pas !

Nul prétendant contre moi ne conspire ;
La royauté me cause peu d’émoi,
Je ne vois pas le spectre de l’empire,
Soir et matin, se dresser devant moi.
Pendant un an, par une dissidence,
Je n’ai pas peur que l’on me jette à bas :
Ah ! monsieur Thiers, en fait de présidence,
Certes, avec vous je ne changerais pas !

Que le pouvoir vous tente, ça s’explique ;
Assurément, il est très glorieux
D’être le chef de notre république,
Et les profits sont des plus sérieux,
À gouverner suivez votre tendance,
Et, s’il se peut, jusqu’à votre trépas,
Gardez, monsieur, gardez la présidence ;
Mais avec vous je ne changerais pas !


Eugène GRANGÉ.
Membre titulaire, Président.