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Aventures, Chasses et Mœurs.

pagne ; il n’y a pas de fête sans asado con cuero, littéralement, rôti avec le cuir.

Il y a des gauchos voleurs, et le vol conduit à l’assassinat. Malheur au voyageur attardé ou perdu dans les plaines sans fin, il est à la merci du gaucho : Celui-ci s’avance au petit galop. Ami bonjour, compère comment va-t-il ? Avez-vous du feu ? Buenos dias amigo, compadre como esta ? Me permite usted su fuego ? Si le voyageur a un joli cheval, un harnachement d’argent, ou une ceinture où brillent quelques onces d’or, le brigand a bien vite fini ; un coup de couteau donné adroitement et l’affaire est faite. Voyageurs, si vous rencontrez un homme isolé dans la campagne, méfiez-vous toujours, surtout à l’époque des mouvements politiques. Ayez vos armes prêtes, tenez vous toujours un peu en arrière, surveillez la main droite du gaucho, car si vous la voyez disparaître derrière le dos, sous son poncho, il cherche son couteau, et vous aura bientôt égorgé. Il craint l’arme à feu, c’est celle qui lui inspire le plus de respect.