sauce, moje, composée de piment coupé en morceaux, de sel et de vinaigre, ou bien encore une écuelle pleine de manioc pilé, farinha, est placée au milieu du cercle, chacun y plonge sa tranche de viande, l’y retourne, pour bien la recouvrir de farinha : la farinha est surtout employée quand la viande est très grasse. Le gaucho souvent prend une poignée de farinha et la lance dans la bouche avec une extrême dextérité. Les nègres du Sénégal aussi sont très adroits pour manger les arachides rôties, ils ne les portent pas à leur bouche, mais les lancent à une certaine distance, et sans manquer l’ouverture. Pas de serviettes, le repas terminé chacun s’essuie la bouche avec la main ou prend une gorgée d’eau qu’il rejette ; si le cheval est à portée, sa queue remplira l’office d’essuie-mains.
Quoique grand fumeur, il est rare qu’un habitant de la campagne achève entièrement une cigarette : il la fume à moitié, plus ou moins, et quand elle est éteinte, il place délicatement le bout res-