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Page:Gras - Trois ans dans l'Amérique du sud, 1883.djvu/248

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Aventures, Chasses et Mœurs.

qui appartenait à la même compagnie que le city of Brussels et devait par conséquent faire les mêmes escales.

Le vapeur fait jaillir les eaux du Rio de la Plata sous la forte impulsion de son hélice, les côtes de l’Uruguay s’abaissent peu à peu, pour bientôt s’effacer dans le lointain, à son tour disparaît le cerro, dernier vestige de cette terre, où j’ai passé de si beaux jours, et que longtemps je regretterai… Aux eaux troubles du fleuve d’argent succède l’immensité azurée de l’océan.

Le navire n’emportait que deux passagers, un jeune homme de Buenos-Ayres, Adolfo B…, et moi. Mon compagnon, aimable porteño, se trouvait pour la première fois sur l’eau salée ; le roulis lui donnait le mal de mer, et quand l’horizon s’assombrissait, ou que les mâts gémissaient sous le souffle du vent, le craintif jeune homme me manifestait ouvertement sa peur. Je cherchais à le rassurer, lui affirmant qu’il n’y avait aucun danger, et