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Aventures, Chasses et Mœurs.

dait. Nous attachons nos montures aux arbres du bord, et descendons. Maigre prise : deux poissons, d’une livre chacun, étaient entre nos mains. Nous gravissons l’escarpement, et arrivés au faîte, un bruit tumultueux se fait entendre : pendant que nous étions occupés à retirer les nasses, une troupe de chevaux sauvages, curieux sans doute, s’étaient approchés des nôtres, et à notre vue, fuyaient à qui mieux mieux dans la plaine. Mon cheval, effrayé aussi, rompit ses liens, et se mêla à la bande. Que faire ? Auguste de suite saute à cheval. Attendez, me dit-il, je vais tâcher de le rejoindre ! et au grand galop il se mit à la poursuite de ma bête.

Mais plus il courait, plus les fuyards redoublaient d’ardeur, de sorte que, se voyant dans l’impossibilité de les atteindre, il se dirigea vers une habitation voisine et s’informa à qui appartenaient ces chevaux. Ce sont les miens, répondit le maître de la maison. Auguste le connaissait, lui raconta la chose, et le pria