Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/118

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possédaient une parcelle de pouvoir, n’avait pour but que d’annuler les concessions faites, de les rendre illusoires, et de faire rendre aux institutions nouvelles, le contraire de ce qu’en espéraient ceux qui les avaient obtenues.

J’ai, dans quelques chapitres de la Société Mourante, essayé de démontrer que quelques-unes des réformes, parmi les plus prônées, ne réformaient rien du tout.

Mais, on peut les prendre toutes, les passer en revue l’une après l’autre, on s’apercevra vite qu’elles ne touchent en rien aux rouages essentiels de l’organisation capitaliste, ne sont que des ornements ajoutés à la carcasse existante, changeant la forme en apparence, mais la laissant intacte sous les transformations artificielles ajoutées.

Si elles s’attaquent effectivement au système d’exploitation, elles sont éternellement repoussées, il faudra un coup de force pour les imposer. Alors, pourquoi s’arrêter en chemin ? Pourquoi ne pas reconnaître que c’est l’ordre social tout entier qui doit disparaître ?

Au surplus, le régime que nous subissons, n’est-il pas le produit de réformes qui, jadis, en leur temps, nous furent proposées comme les plus aptes à opérer notre émancipation, assurer le bien-être à tous ?

N’a-t-il pas fallu nombre de révolutions pour obtenir celles qui assuraient un changement réel ? — et même celles qui n’étaient qu’un trompe-l’œil. — Et, par la suite, l’œuvre des législatures, n’a-t-elle pas été d’en atténuer les effets au profit des privilégiés ?

Si nous avions des siècles d’existence devant