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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/119

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nous, nous pourrions consacrer quelques années de notre vie à expérimenter les panacées que l’on nous présente ; mais, hélas ! ce ne sont que des années que nous avons à vivre, et l’expérience du passé nous démontre que voilà des milliers d’années que l’humanité perd son temps en des essais semblables.

C’est pourquoi, au lieu de réformer des détails insignifiants de l’ordre social, nous voulons détruire ce qui existe pour qu’il fasse place à la nouvelle organisation qu’élabore l’évolution humaine.


Lorsqu’on vient inviter les travailleurs à tourner leurs forces vers la réalisation d’une réforme, on est coupable de tromperie lorsque, lors de son application, elle ne rend pas tout ce qu’elle avait promis.

Vous êtes convaincus de son excellence, cela se peut. Mais combien d’autres étaient reconnues excellentes avant leur mise en pratique, et sont devenues, par la suite, entre les mains des politiciens, de nouveaux moyens d’exploitation ?

C’est qu’il ne suffit pas d’être animé des meilleures intentions du monde pour faire que le mécanisme social produise un travail autre que celui pour lequel il est construit.

L’argumentation des partisans des réformes partielles est celle-ci : « La révolution ? cela est très bien ; mais elle est si éloignée ! qui sait si jamais elle viendra ? et, accomplie, nous ignorons ce qu’elle aura pu produire.

Nous voulons réaliser telle ou telle réforme,