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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/137

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n'ont pas même ce sentiment. Devant les misères les plus affreuses, leur cœur ne s'émeut pas. Ils ne se sont jamais dit que leur luxe n'était fait que de ces misères et de ces privations.

Nous sommes las de demander, las d'attendre. Ce n'est pas qu'un peu de justice que nous voulons, mais la justice, complète, intégrale. Ce n'est pas après notre mort que nous voulons une transformation sociale qui nous émancipe, mais notre vivant, de suite.

Et c'est pourquoi, loin de restreindre notre programme, loin de diminuer nos réclamations, nous voulons les crier plus grandes, plus nombreuses, nous voulons un état de choses où toutes les aspirations humaines pourront trouver satisfaction.

Tandis qu'il a été démontré, je ne sais combien de fois, combien fausses et mensongères étaient vos promesses d'amélioration.

L'organisation capitaliste est telle que les améliorations soi-disant pratiques que l'on prétend y apporter ne sont qu'illusoires et impraticables, n'ont qu'un effet, faire perdre de vue aux travailleurs le but réel de leurs revendications, pour les lancer à la conquête de réformes chimériques.

Certes, plus je vais, plus je suis convaincu que l'état social ne changera pas brusquement ; que les révolutions qui se préparent, ne seront que des étapes successives de ce que nous voulons réaliser.

Mais ce dont je me convaincs aussi de plus en plus, c'est que ce ne sont pas les réformes politiciennes qui prévaudront. Les seules réformes possibles