Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les obstacles supprimés, n'infirmant en rien aucune des données de l'idéal lui-même.

Dans La société mourante,dans La société future,et dans L'individu et la société,j'ai essayé de démontrer l'inévitabilité de la révolution ; c'est inutile d'y revenir, et ne m'occuperai donc ici que de la violence en général.

Les bombes peuvent bien, à certains moments, être un moyen de forcer l'attention de ceux qui ferment volontairement et obstinément les oreilles aux réclamations des opprimés ; mais ne peuvent, en effet, changer l'état social.

A la terreur des gouvernants, répondre par la terreur des persécutés, est une preuve de décision et d'énergie ; mais ne peut amener la révolution qu'à condition que cela continue jusqu'à ce que le gouvernement capitule.

Mais pour pouvoir soutenir cette lutte, il faut une révolution dans la pensée générale, il faut que l'évolution dans les esprits soit assez avancée pour que les individus sentent le besoin de rompre les lisières qui les entravent.

Prématurés, les actes de révolte ne valent que comme enseignement, mais c'est l'écrasement des révoltés.

Mais ce qui est vrai également, c'est que, de tous temps, dans tous les partis, il y a eu des gens qui, plus impatients que les autres, ont brisé les vitres, essayant de passer de suite de la théorie à l'action.

A toutes les époques, il y a eu des gens qui, trop comprimés par l'état social, n'ont pas voulu