Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/167

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ments de la Révolteet des Temps nouveauxl'attestent — que l'on peut réunir, rien qu'avec des aveux de bourgeois, rien qu'avec les cris des souteneurs les plus avérés du système bourgeois. Cris, arrachés peut-être en un moment de sincérité, peut-être en un moment de rancune personnelle, mais qui n'en restent pas moins, car ils ne font que constater un état de choses qui crève les yeux.

Et ceux qui, pour se faire mousser, pour se distinguer de leurs concurrents, dans la chasse aux places, croient bon de se tailler un drapeau dans le tas de réclamations des déshérités ! Il leur semble naturel d'attiser les impatiences, et lorsque, parmi ceux qui les écoutaient, il s'en trouve qui, impatients d'attendre, désespérés de l'avenir, se mettent à exécuter des menaces qui n'étaient que dilettantisme chez ceux qui les proféraient, ces pseudo-réformateurs se voilent la face, criant à l'abomination de la désolation, essayant de rejeter leur responsabilité sur d'autres.

Eh bien ! non, tas de farceurs, tout se tient dans votre état social égoïste, tout s'enchaîne, tout le monde est responsable.

Quand tous ceux qui hurlent contre les anarchistes auront, payant d'exemple, prêché aux déshérités, le calme, les beautés de l'ordre social bourgeois, la confiance en la bonté des possédants, la résignation aux abus de justice les plus criants, la résignation aux misères les plus atroces.

Lorsqu'ils auront partagé leur dernier vêtement, leur dernier morceau de pain à ceux qui en manquent ; ceux-là, seuls, auront droit de crier haro sur ceux qui se révoltent ; ceux-là, seuls, pourront