vieux errements de notre éducation et des groupements par lesquels nous avons passé.
On se réclame de la liberté individuelle, on proclame la libre initiative de l'individu ; mais lorsqu'il faut agir on ne bouge guère. Si l'on s'est réuni en groupe, on s'habitue à entendre pérorer deux ou trois individus, toujours les mêmes ; on se repose toujours sur les mêmes, de ce qui est à faire dans le groupement : ceux qui se montrent les plus actifs, que l'on est habitué à voir agir ; et, souvent, l'on se montre assez intolérant contre ceux qui ne pensent pas comme vous.
En somme, peu de chose de changé en apparence.
Peu de chose en apparence, mais, cependant, beaucoup en réalité : De nouvelles aspirations se sont fait jour dans les cerveaux humains. Les hommes-providence ont perdu de leur prestige ; une faible lueur, dans le fin fond de l'entendement humain commence à luire sur le rôle de la personnalité humaine en marche vers son affranchissement.
Cette idée comme toute autre n'a pas manqué d'avoir ses outranciers : «Initiative ! autonomie ! » se sont écriés certains, « cela veut dire que je dois marcher seul, sans m'occuper des autres ; groupes, sociétés, tout cela c'est vieux jeu, il n'en faut plus. Il n'existe plus que mon «Moi» : je fais ce que je veux, tant pis pour les autres».
Nous aurons à voir que l'initiative et l'autonomie se concilient fort bien avec le groupement. Ici, je ne veux m'attacher à répondre qu'à ceux qui, tout en reconnaissant le principe d'initiative et d'autonomie