Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/208

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soulèvement du 31 octobre qui, d'abord triomphant, échoua par l'impéritie du nouveau gouvernement qu'avaient nommé les révolutionnaires, et qui perdit son temps à discuter, à rédiger des décrets et des proclamations, oubliant la chose la plus élémentaire, faire descendre à l'Hôtel de Ville, les bataillons sur lesquels ils pouvaient compter, négligeant de mettre dans l'impossibilité de nuire le gouvernement précédent.

D'un autre côté, les gardes nationaux fiers d'avoir des chefs, crurent que tout allait pour le mieux, qu'il n'y avait plus qu'à rentrer chacun chez soi, ce qu'ils firent tous en chœur !

Le lendemain, leurs chefs étaient prisonniers du gouvernement démoli la veille, mais qui s'était employé à concentrer les forces réactionnaires, à balayer ceux qui l'avaient remplacé et s'était mis en état de répondre à un nouveau mouvement, s'il s'était produit.

C'est déjà typique comme malfaisance de la foi en les chefs ; mais voici un autre fait qui prouve l'utilité qu'il y a à ce que les individus sachent agir sous leur propre inspiration, sans demander d'avis à ceux qui se croient autorisés à les mener.

Le fait m'a été raconté par un ami qui en fut témoin. Je ne me rappelle plus des noms, mais ils importent peu.

C'était le soir du 31 octobre, dans le XIIIe arrondissement. La nouvelle de la prise de l'hôtel de Ville avait fait mettre en marche les bataillons révolutionnaires de l'arrondissement vers la place de la Grève.

Mais l'état-major de l'arrondissement se trouvait