Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/214

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loin ; mais la force de résistance du système bourgeois en est entamée. La brèche est ouverte.

Ce n'est donc que par l'initiative que triompheront les idées nouvelles, car la guerre qu'elles auront à mener, différera absolument des guerres qui mettent les États politiques aux prises, différera aussi des révolutions politiques passées.

Ce n'est pas en un espace déterminé que devront se porter les efforts des révoltés, le champ de bataille est partout, dès aujourd'hui, où il y a un abus à combattre, une exploitation à détruire, un préjugé à arracher.

La guerre est de tous les jours, de tous les instants. Le combat commence à être mené par un plus impatient. Imité par d'autres, il se continue par de plus nombreux jusqu'à ce que l'intensité de la lutte fasse pouvoir les foules.

Quel est donc le chef qui pourrait surveiller l'immense et continuel combat ? C'est à chaque lutteur, à chaque groupe solidaire de prendre conseil de son initiative, de se force, de ses ressources pour la lutte, et de savoir utiliser les éléments de succès lorsqu'ils se présenteront.

Ce n'est pas dans une seule nation, c'est dans toutes que travaillent nos sapeurs et mineurs, sans cesse occupés à déchausser les murs de l'édifice vermoulu.

Partout où il y a des opprimés : pauvres, salariés, esprits assoiffés d'indépendance, chacun apporte sa part de désirs et d'aspirations à l'œuvre de transformation.

C'est à eux de savoir agir quand l'occasion s'en présente.