Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/233

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Quelque convaincu que l’on soit, on a besoin de voir d’autres individus pensant comme vous, de discuter avec eux, de se tenir au courant de ce qui se fait, de ce qui se dit. C’est dans la discussion et la controverse que l’on puise des arguments nouveaux, et le besoin d’agir.

Quelque actif que l’on soit, votre activité ne peut se maintenir qu’en se retrempant dans l’activité des autres. Des groupes d’hommes, réunis par un idéal commun, se dégage un état d’esprit qui vous fait voir les choses sous un jour plus favorable, et entreprendre des choses qui, isolément, vous paraîtraient impossibles.

Et puis, qu’est-ce que la conviction qui n’agit pas ? - C’est très bien de se libérer des préjugés, d’abominer l’autorité et l’exploitation, mais elles ne crouleront que sous les coups; il faut que ceux qui sont arrivés à en comprendre l’ignominie, essaient de la faire comprendre aux autres.

Cela, évidemment, peut se faire, et se fait individuellement. C’est une besogne qui a son importance, et n’est nullement à dédaigner. Mais pour que marche une idée, il lui faut une activité générale se traduisant par des signes extérieurs de propagande.

En certains cas, dix initiatives qui s’unissent, sont bien plus fortes que travaillant isolément. C’est pour ces cas qu’il est urgent d’unir toutes les bonnes volontés.

Et pour former des groupes de propagande, il n’est nul besoin de se faire connaître, d’en publier les convocations.

Sans faire de l’association secrète, qui empêche