Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/234

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à trois, quatre, cinq, dix camarades qui se connaissent de se réunir, de discuter ensemble, et d’accomplir de la propagande publique sans avoir besoin de se faire connaître tous. Il y a bien sur dix camarades, un qui, plus indépendant que les autres, peut se charger des démarches où il faut se faire connaître.

Et la besogne ne manque pas. La propagande fournit, dans tous les actes de la vie sociale, matière à activité. C’est aux individus à voir ce qui les attire le plus.

Le principal n’est pas le nombre des adhérents, mais qu’ils soient d’accord sur ce qu’ils veulent faire, avec la ferme résolution de travailler à sa réalisation, quels que soient le temps et la patience à y apporter; car, ne l’oublions pas, ce qui, avec l’esprit d’initiative, manque le plus aux individus, c’est la persistance et l’esprit de suite.

Lorsqu’on a décidé de travailler à quelque chose, on le voudrait voir s’accomplir immédiatement; l’on se décourage lorsqu’on s’aperçoit que, parfois, les années sont nécessaires à la réalisation d’une chose, oubliant que, temps et patience, (La Fontaine l’a déjà dit) peuvent suppléer aux moyens qui nous manquent.


En dehors de la besogne que l’on peut y faire, les groupements auraient cette autre utilité que l’on apprendrait à s’y connaître à se serrer davantage les coudes. Ainsi, il est arrivé, et cela peut se reproduire, comme dans les incidents de l’affaire Dreyfus qu’une poignée de braillards, comme ceux