Aller au contenu

Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il n’y a pas une seule nation qui n’ait quelque crime de ce genre à reprocher à ses voisines ; qui, à l’heure actuelle n’enserre en ses frontières, quelque province incorporée malgré le vœu des habitants. Et si ceux qui accomplirent ces brigandages furent très haïssables, en quoi leurs descendants en sont-ils responsables ? Nous serions alors, nous aussi, responsables des brigandages que notre histoire nous fait admirer comme des faits glorieux.

Qui, parmi ceux qui n’aspirent qu’à vivre de leur propre travail, peut avoir intérêt à voir une nation se ruer contre une autre ? Il n’y a que ceux qui se sont faits les maîtres des nations, qui ayant intérêt à augmenter le nombre de ceux qu’ils exploitent, ont besoin de donner un aliment à l’activité de ceux qu’ils dressent aux tueries, en même temps que la menace de guerre avec les voisins est une justification de l’existence des troupes qui sont leur soutien.

Les despotes qui ont érigé le patriotisme en nouvelle religion, savent fort bien passer par-dessus les frontières lorsqu’il s’agit de défendre leurs privilèges ou d’étendre leur exploitation. S’agit-il de faire la chasse aux idées « subversives », bourgeois français, allemands, italiens, suisses, russes et autres, savent se prêter leurs diplomates et leurs policiers.

Est-il question de réduire une grève, les exploiteurs ne se gênent nullement pour embaucher les travailleurs étrangers si ceux-ci consentent à travailler aux plus bas prix, et s’il en était besoin, les gouvernants se prêteraient leurs armées.

Et toutes les conventions internationales qu’ils