Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/24

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sances de demain. Et un individu n’obtient de connaissances certaines qu’en s’aidant du travail de tous ; les observations des plus infimes ne sont pas toujours à dédaigner. Que les savants eux aussi, cessent donc de se croire une caste à part, qu’ils comprennent enfin que la science n’exige pas des aptitudes spéciales, qu’elle doit être accessible à tous pour que tous, en se développant, contribuent au développement général.


Ce qui est vrai pour les individus est vrai pour les nations. De même qu’un individu ne peut vivre sans l’appui de tous, un peuple n’existe qu’avec le concours des autres peuples. Une nation qui voudrait s’enfermer dans ses frontières, cessant toute relation avec le reste du monde ne tarderait pas à rétrograder et à périr. Il est donc absurde et criminel de fomenter, sous couleur de patriotisme, les haines soi-disant nationales, alors qu’elles ne sont qu’un prétexte aux gouvernants pour légitimer ce fléau : le militarisme, dont ils ont besoin pour assurer leur pouvoir.

Chaque nation a besoin des autres.

Il n’y a pas de contrée qui, pour un produit ou pour un autre, ne soit la cliente d’une autre contrée. On ne peut être ennemis parce que l’on parle un langage différent, parce que, il y a quelques cent ans, les habitants d’une contrée voisine pillèrent et ravagèrent des contrées qui vous sont indifférentes aujourd’hui, mais dont on veut vous faire ressentir l’outrage, parce que, auparavant, les habitants étaient courbés sous le joug qui vous entrave.