Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/287

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bolition des armées permanentes, réformes qu’ils nous affirmaient immédiatement réalisables sous l’empire, et qu’ils nous refusent aujourd’hui qu’ils sont au pouvoir, sous prétexte qu’elles seraient prématurées.

Avec la grève générale, inutile d’attendre la bonne volonté d’un parlement, inutile d’attendre des lois qui ne peuvent rien réformer si ceux à qui elles doivent profiter n’ont pas l’énergie nécessaire de faire triompher la manière de faire qu’elles doivent sanctionner.

Les travailleurs veulent être libres de discuter leurs intérêts, de les défendre contre les patrons ? Eh bien, qu’ils n’attendent pas, pour le faire, qu’une loi les y autorise ; qu’ils affirment leurs droits en accomplissant ce qu’ils veulent faire, sans la loi, au besoin contre la loi elle-même.

Nous savons déjà que ne travaillent-ils que huit heures ou qu’ils en travaillent dix, les travailleurs n’en seront pas moins exploités.

Seulement, s’ils croient eux-mêmes que c’est un avantage, et ça peut l’être si, en même temps qu’ils se refuseraient à l’accélération de travail que les exploiteurs ne manqueraient pas de leur imposer, avec la diminution des heures de travail, les travailleurs de chaque atelier, dans chaque corporation, prenaient la ferme résolution de ne travailler que huit heures par jour, à leur allure ordinaire, en exigeant le même salaire.

Pour forcer le patron à y adhérer, il ne leur manque que la cohésion, et la pratique de la solidarité, qu’ils travaillent à l’acquérir. Nous avons vu que la grève générale, en suspendant toute l’acti-