Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/29

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poser leurs croyances, et en faire supporter les frais, même à ceux qui repoussent toute croyance religieuse.

Quant à ce qui regarde la pensée intime de chacun, les anarchistes comprennent que chaque individu ne peut penser autrement que ne lui permet sa propre mentalité ; ils ne verraient aucun inconvénient à ce que des gens se réunissent en des bâtiments spéciaux pour adresser des prières et des louanges à un être hypothétique, si ces gens n’essaient pas d’imposer leurs croyances aux autres.

Ils n’attendent le triomphe de la raison que de la culture des cerveaux, sachant du reste par eux-mêmes, que la force et la compression n’étouffent pas l’idée.

Liberté absolue dans le domaine de la pensée, comme dans celui des faits, dans la famille comme dans la société.

Comme toutes les formes de l’activité humaine, l’association des sexes n’a à subir le contrôle et la sanction de qui que ce soit. Il est absurde de vouloir poser des limites, des barrières ou des contraintes aux affections des individus. L’amour, l’amitié, la haine, ne se commandent pas, on les éprouve ou on les subit sans pouvoir s’en défendre, sans même, le plus souvent, pouvoir se les expliquer et en démêler les mobiles.

Le mariage ne peut donc être entravé par aucune règle, par aucune loi autre que la bonne foi et la sincérité mutuelles ; il ne peut avoir de durée que par l’affection réciproque des deux êtres associés, et doit rester dissoluble à la volonté de celui pour qui il devient une contrainte.