Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/318

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dra à tous — sans appartenir à personne — cela serait fort difficile à faire comprendre aux gens, et impossible à faire pénétrer dans la façon de pro- céder.

Mais la façon dont les gens envisagent la propriété nous importe peu au fond. Ce que nous voulons, avant tout, c’est que tous puissent employer leurs efforts, comme bon leur semblera, travailler à la satisfaction de leurs besoins, sans être forcés de se plier à l’exploitation de leurs semblables.

Or, quand la valeur représentative d’échanges sera abolie, quand les gens ne pourront détenir de l’outillage ou de la terre, que ce qu’ils pourront mettre eux-mêmes en œuvre, force leur sera bien de laisser à la disposition des autres, ce qu’ils ne pourront pas travailler ni faire travailler par d’autres à leur profit.

C’est le fait lui-même qui forcera les gens à se modeler sur le nouvel état de choses. Le paysan qui aura la terre en louage commencera par la travailler pour son compte, recevant à coups de fourche celui qui viendra lui en réclamer le loyer.

Le gros fermier qui occupe des garçons de ferme et des laboureurs, sera bien forcé de composer avec eux, lorsque, l’argent ayant perdu sa valeur, ceux-là refuseront de travailler plus longtemps à gages.

Mais, bien entendu, cet état d’esprit aura dû être préparé par une propagande active, une large diffusion de l’idée, de façon à ce que, la révolution arrivant, elle ne trouve pas, en le paysan, un ennemi qui la combatte.