Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/324

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Sans compter que la situation topographique de certaines localités peut mettre les habitants à même de résister indéfiniment à des forces supérieures.

Que l’on s’imagine ces révoltes locales éclatant aujourd’hui en Bretagne, demain en Auvergne, entre temps dans la Beauce, après demain dans le Morvan, un jour en Normandie, pour se réveiller à nouveau, en quelque coin perdu du Morvan ou de la Bretagne !

Le gouvernement qui aurait à lutter dans de semblables conditions — ou devrait faire des concessions, dont se contenteraient ceux dont l’idéal socialiste assez peu développé ne les aurait pas mis à même de savoir qu’il faut user de tous ses avantages lorsqu’on les a en mains, mais qui n’en seraient pas moins un pas de fait vers le progrès — ou bien devrait finir par succomber, laissant aux divers degrés d’évolution, le champ libre pour se développer à leur aise.


Or, pour bien marquer leur solidarité avec le paysan, ce n’est pas seulement des discours, des manifestes et des exhortations que devront lui prodiguer les ouvriers révoltés.

À la théorie, il faudrait joindre la pratique. Partout où l’on serait en possession de l’outillage mécanique agricole, il faudrait l’expédier dans les campagnes où l’on aurait su se créer des intelligences. Tant l’outillage nécessaire, que le personnel qui leur en enseignerait le maniement.

À cela, il y aurait un double intérêt : leur faire accepter la révolution par les avantages qu’ils y