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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/64

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d’habituer les individus à s’en passer. Mais tout cela est tout le contraire de la destruction de l’autorité. Au lieu d’affranchir intellectuellement les individus, c’est leur enrégimentation, avec toute leur ignorance, tous leurs préjugés. Et ainsi ils restent toujours les pantins aux mains de ceux qui les mènent. État peu propre à les habituer à s’affranchir par eux-mêmes.


C’est comme pour la révolution, les socialistes la réclament ; mais, pour eux, c’est un génie ailé qui plane en les airs, très utile pour enjoliver de belles phrases, mais ne comportant pas grande signification réelle.

En attendant qu’elle veuille consentir à descendre à terre, les programmes électoraux contiennent une foule de réformes qui, selon le cas, selon l’esprit de ceux auxquels on s’adresse, doivent, réalisées, changer la situation économique des travailleurs, amoindrir l’exploitation, ou bien ne sont que de simples chevaux de bataille destinés à accélérer la venue du Messie-révolution.

Mais le résultat certain de cette tactique est de faire espérer perpétuellement aux travailleurs une amélioration notable de la société en leur faveur ; illusion toujours déçue, mais toujours avivée par de nouveaux projets de réforme.

On comprendra facilement que les anarchistes aient assez de ce travail d’écureuil, et qu’ils veulent travailler enfin à la réalisation de leur idéal sans s’occuper des solutions soit-disant « pratiques » dont le résultat le plus clair est d’entretenir l’igno-