Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/91

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tion, d’autorité d’un côté, et, de l’autre, de l’esprit d’affranchissement et de liberté !

Dans la Société mourante, au chapitre Autorité, j’ai déjà dit ce que je pensais du suffrage universel. J’ai essayé d’y démontrer son impuissance à apporter aucune amélioration au sort de tous ceux qui ont à souffrir de la société actuelle ; sa parfaite adaptation à les tromper, les leurrer et les décevoir.

Plus loin, en ce livre-ci, j’aurai à revenir sur l’inanité des réformes, c’est pourquoi je ne traiterai ici du suffrage universel que pour expliquer l’abstention.


Quand nous avons, aux prêcheurs de réformes, démontré l’inanité du suffrage universel, son mensonge lorsqu’il prétend représenter l’opinion, ceux-ci se cantonnent dans ce dernier argument :

« Mais si la classe ouvrière, par l’abstention systématique, se retire de lutte, elle s’exclut en fait du droit électoral et de la participation à la confection des lois ; c’est ainsi se supprimer elle-même, en se vouant à la seule volonté des maîtres.

Quelle bénédiction pour les capitalistes ! la classe ouvrière se suicidant politiquement elle-même, les privilégiés pouvant jouir en tout repos, puisqu’ils resteront les maîtres de faire ce qu’ils voudront ! »

Ce n’est voir qu’un côté de la question, ce n’est pas raisonner. Et la dernière législature écoulée, celle qui est en cours, nous démontrent que la politique n’est qu’un foyer corrupteur et que, lorsqu’il