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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/93

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Or, en ce qui nous regarde, si l’accusation de faire le jeu des réactionnaires, n’a pas grande valeur, voyons ce qu’elle vaut, en ce sens que, en provoquant l’abstention, nous enlevons aux candidats les plus progressistes, les voix des électeurs avancés, et compromettons ainsi les libertés acquises, en permettant aux réactionnaires d’être les maîtres au Parlement.

Aujourd’hui, la République est hors de cause. Bonapartistes, monarchistes, peuvent avoir encore quelques partisans, mais ces partisans n’ont aucune attache dans la population. Un coup de force leur est impossible. Leur attachement à un régime disparu n’est plus qu’un acte de foi qui n’a plus aucune conséquence.

Et les derniers événements nous le démontrent. Les convulsions de l’épileptique Déroulède en sont la preuve convaincante. Même unis aux réactionnaires républicains, avec l’appui de tout le fonctionnarisme, leur action est nulle pour un changement de régime.

C’est que toute la ploutocratie a intérêt à conserver l’étiquette de République. Par elle, elle a le pouvoir sans conteste ; par elle, elle endort les réclamations, et ils sont encore nombreux, ceux qui croient que la République est le régime par excellence pour donner la liberté et le bien-être, et sont convaincus que si les fonctions étaient remplies par des républicains sincères, cela serait suffisant pour leur donner tout ce qu’ils désirent.

Outre qu’elle ne tient pas à courir les dangers d’un coup de force qui, après tout, pourrait rater,