Page:Grave - La Grande Famille.djvu/102

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à se procurer quelques sous pour offrir, à son tour, quelques douceurs à sa petite amie.

En été, après le travail, les parents descendaient habituellement prendre l’air à la porte. Sûr d’y rencontrer Marthe, il fut bien vite auprès d’elle.

Mais ce n’était pas tout que d’avoir l’intention d’offrir un régal à l’adorée, il fallait prendre sur soi d’en faire la proposition, trouver le moyen de s’isoler des parents qui auraient pu se moquer des deux amoureux en herbe.

Comment s’y prit-il ? il arrivait à ses fins cependant et ces soirées se renouvelèrent souvent ; dès lors il guetta les occasions de se croiser avec son amie quand elle montait ou descendait.

Petit à petit, les familles se lièrent par l’intermédiaire des deux enfants, sans s’apercevoir de la part qu’ils y prenaient ; on se rendit visite, les deux amoureux grandirent, heureux de se voir souvent ; de plus, Caragut, les jours de semaine, se trouvait « par hasard » sur le chemin de Marthe lorsqu’elle rentrait de l’atelier, mais sans oser lui dire une parole d’amour, sans oser avouer qu’il se dérangeait exprès pour la voir, sa timidité grandissait avec lui. Quant à la fillette, elle s’apercevait probablement bien du manège, mais elle était déjà assez femme pour faire semblant de n’en rien voir.

Caragut se rappelait entre autres faits, d’un jour