Page:Grave - La Grande Famille.djvu/108

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cour et dont il avait fait une sorte de forêt vierge à force d’y fourrer toutes sortes de plantes dont il s’éprenait en lisant leur description dans les dictionnaires de botanique ou dont il apercevait les spécimens à la porte des horticulteurs.

Et la malade jouissait là des derniers rayons du soleil qu’il lui était impossible d’aller chercher sur les côtes méditerranéennes où, peut-être, elle aurait pu prolonger son existence.

Deux bigotes habitant le rez-de-chaussée de la maison, profitèrent un jour de ces descentes au jardin pour tenter de faire du prosélytisme en lui envoyant une sœur de Saint-Vincent de Paul.

— Vous me permettez de dire un petit bonjour à votre malade ? dit la sœur en s’amenant, vos voisines m’ont dit que vous ne trouveriez pas mal que je lui fasse une petite visite.

— Si vous voulez, madame, lui répondit Caragut, ne voyant pas la nécessité d’être impoli. Et la conversation s’engageait.

— Oui, mon enfant, en venait à conclure la sœur, c’est à la religion qu’il faut demander des consolations……

— La religion ! elle a fait trop de mal à l’humanité pour exercer encore quelque influence sur mon esprit.

— Comment ! la religion aurait fait du mal à