Page:Grave - La Grande Famille.djvu/149

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— Comment, cria en paraissant le caporal Balan, on n’est pas encore installé ici ? Qu’est-ce qui m’a foutu des rosses pareilles ! Je vais visiter les fusils de mon escouade. Gare à ceux qui n’auront pas nettoyé le leur ! Je leur fous deux jours de salle de police. Je n’ai pas envie d’écoper pour vous.

Vous, Caragut, qu’est-ce que vous foutez là ? où est votre fusil ? Pas encore installé, nom de Dieu ! Je vais vous foutre deux jours, il y a assez longtemps que vous m’emmerdez.

— Mon fusil sera prêt à l’heure, il est propre, il n’y a qu’à l’installer.

— Je m’en fous ! il devait être déjà installé. Vous aurez vos deux jours.

— Oh ! et puis, à la fin, portez donc ce que vous voudrez, fit Caragut exaspéré, vous m…., mais, s’arrêtant, il n’acheva pas la phrase.

— Ha ! vous me répondez, ha ! vous m’insultez ! c’est bon, votre compte est clair. Vous n’y couperez pas, je vous porte le motif, vous savez. Que vouliez-vous dire ?… que je vous… ?

— Je voulais dire, répondit Caragut subitement calmé, ayant eu le temps d’envisager les conséquences d’une riposte trop vive, je voulais dire que vous n’aviez pas à me porter de punition, vu que ce n’est pas encore l’heure de la revue, et que je serais prêt.