Page:Grave - La Grande Famille.djvu/163

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ser les choses trop loin, les artilleurs finirent par se lever et se tenir debout, devant le lit de camp.

— …. Vous n’êtes pas de chez nous ! bégaya Verduret….. vous n’êtes pas de chez nous ! eh bien alors — et il se tourna vers le caporal — vous allez leur enlever les paillasses et les couvertures, et emmener vos hommes dans la prison des sous-officiers, où il n’y a personne, et, — désignant les artilleurs — vous laisserez ceux-ci sur la planche. Puisqu’ils ne sont pas de chez nous, nous ne devons pas leur fournir de literie. Voilà ce qu’ils y gagneront.

Les marsouins qui rigolaient intérieurement, se mordant les lèvres pour ne pas éclater, opérèrent le déménagement commandé et s’installèrent dans la cellule voisine, non sans faire la grimace, car la pièce encore plus étroite, à l’aération tout à fait insuffisante était une véritable fournaise où ils étouffèrent toute la nuit.

Verduret, tout en continuant de grogner, avait veillé à l’exécution de ses ordres ; quand ce fut fini, il rentra furieux oubliant de terminer sa ronde.

Mais, avec ses taquineries continuelles, il s’était attiré l’animadversion de la plupart des artilleurs ; ayant appris que certains de ceux-ci s’étaient promis de lui casser les reins, tant que le détachement resta à Pontanezen il n’osa plus sortir, la nuit, dans