Page:Grave - La Grande Famille.djvu/167

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deux litres de vin soutirés à Gaspard et tout disposés à trouver les plus spirituelles du monde, les farces de Bracquel, ricanaient bêtement en voyant le martyr s’en retourner déconfit, les larmes aux yeux parfois, s’informer auprès des camarades de ce qui pouvait manquer à sa tenue.

Pour varier ses plaisirs, Bracquel faisait sonner aux consignés, les forçant de se rendre au poste pour répondre à l’appel.

À l’heure du peloton de punition, en argot militaire : peloton de chasse, il torturait les malheureux que lui soumettait le règlement militaire.

Leur faisant faire face au mur réverbérant les rayons du soleil, déjà brûlant, il ordonnait le maniement d’armes, en décomposant et maintenant ses victimes sur un mouvement, de manière à leur briser les articulations, avant de les faire passer au mouvement suivant.

Impossible à celui qui n’a pas passé au régiment de se figurer jusqu’à quel degré de souffrance physique peut amener ses hommes le butor qui préside à ces séances de torture.

C’est un sergent spécialement connu pour ses aptitudes de tortionnaire qui est désigné pour commander le peloton de chasse. Le plus souvent, c’était un de ces vieux abrutis ayant quatorze ou quinze ans de grade, portant sur sa manche autant de