Page:Grave - La Grande Famille.djvu/180

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On ne pensait déjà plus au malheureux qui cuvait son vin à la salle de police, mais qu’attendait un réveil douloureux.


À une heure du matin, lorsque Caragut rentra de sa deuxième faction, qu’il avait montée dans la cour, près des salles de discipline, non loin du logement de l’adjudant Verduret, il trouva Bracquel sur le pas de la porte qui lui demanda si Verduret était bien entré chez lui, s’il était couché, ou s’il ne l’avait pas vu se promener dans le quartier ?

Pour en être plus sûr, il appela un homme de garde qui alla s’assurer qu’il n’y avait plus de lumière chez l’adjudant.

Caragut entra au poste. Tous les hommes étaient debout en train de rigoler. On était retourné chercher à boire, une bouteille encore pleine d’eau-de-vie, une autre complètement vide, attestaient que l’on ne s’ennuyait pas.

On s’empressa d’offrir à boire à Caragut et de lui apprendre que Bracquel avait raccroché, la voyant passer sur la route, une de ces pierreuses que la misère et l’avachissement conduisent à la dernière des prostitutions, et en arrivent, aux environs des casernes, à se donner pour quelques sous, parfois pour un bon de tabac, ou la moitié d’une boule de son !