Page:Grave - La Grande Famille.djvu/192

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Rosalie, il était allé chez elle passer la soirée avec une demi-douzaine d’autres sergents. Ayant de l’argent, ils avaient fait une noce à tout casser, bu toutes sortes de liqueurs, pris du punch. L’eau-de-vie allumée, on avait éteint les autres lumières et on s’était mis à danser, à poil, dans la chambre, les flammes livides du brûlot leur donnant des mines de diables !

La donzelle pas mal éméchée était tombée d’une attaque de nerfs, de la frayeur qu’ils lui faisaient éprouver.

Pendant que Rattier de la 23e, s’escrimait après elle, Loiseau, pour passer le temps, avait pissé dans les vases à fleurs qui ornaient la cheminée. Leboudy, de la 17e avait pris, dans un placard, une soupière et y avait déposé son petit présent qui, s’il était plus solide n’était pas moins odorant… au contraire !

Les autres, pour faire du bruit, défilaient à la queu-leu-leu, autour de la table, jouant qui, d’un trombone absent, qui d’un ophicléide non moins imaginaire, pendant qu’un autre frappait à tour de bras, avec une cuillère en bois, sur une casserole. Ce que l’on rigolait !…

Sur la femme toujours à moitié pâmée, Lardy avait succédé à Rattier ; celui-ci, à présent, faisait les poches de Rosalie, mettait la main sur son