Page:Grave - La Grande Famille.djvu/191

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service, il s’était rendu avec ses hommes, dans un de ces débits qui pullulent aux environs des casernes, dans toute ville de garnison : cabarets tenus par une veuve ou soi-disant telle, et dont le plus clair de la clientèle est fourni par la garnison. De nature peu sauvage, ces veuves, ont des amabilités pour le troupier, et leurs cabarets sont très achalandés.

Là on avait trouvé trois civils déjà saouls avec lesquels on s’était installé en commençant par fraterniser ; les civils avaient même régalé d’une tournée, mais la débitante étant venue s’asseoir au milieu d’eux, et un des civils l’ayant voulu lutiner, Bracquel saoul comme une bourrique, l’avait menacé de lui foutre la main sur la gueule. D’une parole à l’autre, on en était venu aux mains, Bracquel avait arrêté les civils, sous prétexte qu’ils l’avaient insulté lorsqu’il voulait les empêcher de faire du tapage, requis, qu’il en était, par la cabaretière.

— Mais les civils dirent que vous étiez en train de boire avec eux ? interrogea Bouzillon.

— Ça ne fait rien, la débitante a dit comme nous : elle n’a rien à me refuser, fit Bracquel, se rengorgeant.

Loiseau, à son tour, raconta qu’ayant fait en ville la connaissance d’une raccrocheuse, nommée