Page:Grave - La Grande Famille.djvu/205

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condes de délibération, Quervan avait ses dix ans.

Et encore, s’ils ne l’ont pas condamné à mort, je crois que ça tient à ce que Caragut a fait ressortir dans sa déposition que les deux copains rentraient sans faire de bruit, que c’était Raillard qui, les ayant guettés de sa fenêtre, avait couru après, les injuriant, les bousculant.

Ce qu’ils l’ont retourné pour le faire couper !… Et les yeux qu’on lui faisait pour l’intimider ! S’ils avaient pu envoyer le témoin à côté de l’accusé, je crois qu’ils l’auraient fait avec plaisir. Heureusement qu’il ne s’est pas laissé influencer et a tenu bon dans ses premières déclarations.

C’est comme moi, quand j’ai refusé de reconnaître que j’avais été frappé, ce qu’ils m’en ont posé des questions ! Aussi, malgré l’acharnement de Raillard, peut-être même un peu à cause de cet acharnement qu’il laissait voir, ce qui a dégoûté le conseil, ils se sont contentés de mettre dix ans à Quervan.

— Dix ans ! c’est payer bien cher une méchante calotte.

— Sans compter que Raillard ne l’avait pas volée. À ce mufle-là, ce n’est pas une calotte qu’il faudrait envoyer, c’est un coup de fusil ! Quand je pense à ce que lui et Rousset nous ont fait endurer cet hiver !