Page:Grave - La Grande Famille.djvu/212

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mouvement de pendule ayant de l’eau jusqu’à la ceinture.

La plupart en lâchant l’escabeau, se cramponnent à la corde sans allonger les jambes en équerre, ou bien ramènent, instinctivement, les genoux au ventre.

En se ratatinant ainsi, ils arrivent parfois à passer sans accident, mais, le plus souvent, la pointe des pieds, rabote l’eau, qui les éclabousse. Mais, pour peu que ceux qui les ont précédés, aient déjà fait deux ou trois plongeons, la corde est gonflée d’eau, les mains glissent et le malheureux descend rapidement, ne s’arrêtant qu’au nœud terminal ; il a beau se ramasser, la moitié de son corps traverse l’eau et il arrive trempé à l’autre extrémité.

Or, ce soir-là, la pluie étant tombée toute la journée, la corde était mouillée ; aussi, nombreux étaient les plongeons faisant éclater de rire les spectateurs. Les maladroits reprenaient piteusement leur place dans le rang, n’ayant pas même la liberté d’aller changer de vêtements.

— Il paraît, fit tout à coup Caragut, s’adressant à Mahuret, que nous servons de paillasses à nos supérieurs. Regarde ce tas de mufles, là-bas, en train de se tordre à nos dépens, et il désignait un groupe d’officiers, le commandant en tête, avec des